Le footballeur international marocain Zakaria Aboukhlal (22 ans) a été la cible, ces derniers jours, de quelques imputations formulées par des supports ayant soulevé de violentes protestations sur les réseaux sociaux. Les vagues informations données avaient pour seule base une série d’affirmations sans preuves. Le joueur marocain est très affecté par cette polémique, selon les sources de Barlamane.com.
Née à Rotterdam aux Pays-Bas, dans un milieu modeste, la jeune pépite, évoluant au poste d’ailier au Toulouse FC en France, a été «critiquée» après s’être prosterné à terre à la suite de son but contre la Belgique, lors du Mondial au Qatar (20 novembre – 18 décembre), un geste associé à un extrémisme supposé.
La Fédération royale marocaine de football (FRMF), sans attendre, a fermement dénoncé, dimanche 25 décembre, les «accusations mensongères» contre le joueur, qualifiant son comportement d’«exemplaire» et indiquant «qu’elle usera de toutes les voies de recours dans le dessein de protéger les membres de la sélection nationale.»
Des insinuations très discutables
Il est visible, d’après ce qui précède, que ces écrits contre Zakaria Aboukhlal sont dans l’ordre du dénigrement, et ce pour plusieurs raisons. D’abord, la sélection nationale est loin d’être un navire sans gouvernail ballotté par les flots. C’est une entité où la fondamentale importance de la discipline prime. Ensuite, le joueur a été décoré par le roi Mohammed VI au palais de Rabat, devant des millions de Marocains. Rien ne permet d’associer le joueur à un quelconque extrémisme et les institutions sécuritaires, qui protègent le royaume avec bravoure, ont longtemps anticipé tous les plans fanatiques qui menaceraient ou le Maroc ou ses alliés internationaux. Boukhlal a-t-il échappé aux renseignements marocains pour s’infiltrer au sein des lions de l’Atlas et y répandre ses convictions soi-disant extrémistes? Que nenni! Puis, s’intéresser à la foi du joueur après ses prestations brillantes au mondial et la diffusion des clichés de sa famille et de son mariage dépasse tout ce qu’on peut concevoir dans le domaine de la fourberie.
L’interprétation d’une croyance variant, naturellement, selon les opinions, il est absurde de prétendre qu’une prosternation, un geste largement répandu, soit l’expression d’un quelconque enfermement religieux. N’a-t-on pas vu Messi, Neymar et bien d’autre stars lever les yeux au ciel et faire le signe de la croix après chaque réalisation. Cela ne fait pas d’eux des chrétiens extrémistes, mais tout juste des croyants.
L’accusation de Zakaria Aboukhlal est par excellence un fait tapageur. L’homme «discret, droit, souriant et affable», selon ses coéquipiers, a toujours été irréprochable. La faiblesse de l’attaque contre le joueur vient de son énormité même, et c’est pourquoi il a déconcerté les honnêtes gens. Qu’un joueur soit d’une foi sincère ou perdu de débauches, c’est de l’ordre du privé.
Le groupe État islamique profite surtout de la confusion entre les vrais fidèles qui se prosternent cinq fois par jour du côté de La Mecque et les criminels en puissance qui se prétendent religieux. Tous le disent, Aboukhlal est un homme des plus estimables et dont les convictions, empreintes de bonhomie, n’avaient jamais varié. L’accuser de radicalité est gratuit, contreproductif, et fait montre d’un flagrant manque de niŷya. Le moindre souci de déontologie eût montré que c’était là une stupidité pure, mais ses détracteurs semblent préférer ne pas s’informer.