Une manifestation contre la défaillance du transport public par bus, à Kénitra

Le président du conseil de la ville de Kénitra est dans la tourmente. La grande majorité des services de transports collectifs urbains par bus est défaillante. Les autorités publiques impliquées dans l’organisation, la gestion et le financement du secteur sont contestées. La population est en colère.

À Kénitra, la mobilité et le développement du transport collectif en zone urbaine par bus sont au point mort. Samedi 19 octobre, des contestations ont éclaté, réclamant la fourniture d’un service de qualité à des tarifs abordables. La collectivité accuse l’exploitant, Karama Bus, de ne plus assurer les coûts liés aux investissements en infrastructure et matériel roulant. Responsable de la régulation et de l’organisation du secteur. elle accuse le prestataire de ne pas honorer le cahier de charges.

Dans les faits, c’est Aziz Rabbah qui cristallise l’essentiel des critiques : il est responsable, selon les manifestants, de ne pas garantir une mobilité soutenable dans des espaces urbains de plus en plus contraints et saturés, de ne pas soutenir l’effort d’investissement dans les transports publics, et de négliger la capillarité nécessaire pour irriguer l’ensemble des avenues et des rues de la ville. Les manifestants réclament une stratégie de régénération du transport collectif clairement affichée et planifiée.

La population, surmenée, conteste les tarifs du bus ainsi que la flotte délabrée de véhicules. Fréquence, ponctualité, desserte, capacité, propreté, le contrat de régulation du service n’est pas respecté par l’opérateur, affirme le maire de Kénitra. Les manifestants, essentiellement des étudiants, réclament d’élaborer et mettre en œuvre une politique de transport, de réaliser les investissements nécessaires dans l’infrastructure et le matériel roulant et à déterminer la grille tarifaire et les adaptations de l’offre de transport. 

Les responsables de la société Karama Bus, en conflit avec le conseil municipal de la ville de Kénitra, réclament des indemnités d’un montant de 300 millions de dirhams. Ils estiment que le transport informel, les tarifs stagnants de la billetterie et la durée du contrat les pénalisent. Les citadins, eux, identifient de plus en plus le bus à la pollution, aux embouteillages, à l’inconfort, à l’insécurité et à un ensemble d’externalités négatives comme la perte de temps et la congestion aux heures de pointe.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *