Les Pays-Bas ont convoqué, jeudi 24 avril, le représentant diplomatique iranien à La Haye, en réaction à de graves accusations portées par les services néerlandais de renseignement, selon lesquels Téhéran serait à l’origine de deux entreprises criminelles dirigées contre des opposants installés en Europe, rapporte l’agence Reuters.
Dans son rapport annuel publié ce jour, l’Agence générale des renseignements et de la sécurité des Pays-Bas (AIVD) révèle que deux individus ont été interpellés en juin 2024 à Haarlem après une tentative d’élimination ciblée contre un ressortissant iranien vivant aux Pays-Bas. L’un des deux suspects serait également impliqué dans l’attentat ayant visé, en novembre 2023 à Madrid, Alejo Vidal-Quadras, ancien parlementaire européen, blessé par balle. Ce dernier, critique déclaré de la République islamique, avait survécu à ses blessures.
L’AIVD évoque une méthode désormais bien établie, consistant à instrumentaliser des réseaux criminels européens pour faire taire les voix dissonantes exilées : «Ces deux tentatives portent la marque caractéristique des agissements de Téhéran, qui, depuis des années, emploie des relais illégaux pour réduire au silence ses opposants. Selon les éléments réunis, la responsabilité de la République islamique ne fait guère de doute.»
Le ministère néerlandais des affaires étrangères a confirmé avoir convoqué l’ambassadeur iranien, faisant part de sa plus vive réprobation et exigeant des éclaircissements sans délai sur ces actes jugés «inacceptables au regard du droit international et de la souveraineté européenne.»
Cette démarche s’ajoute aux alertes formulées ces derniers mois par plusieurs capitales européennes, préoccupées par l’essor des opérations clandestines imputées à l’Iran, souvent dirigées contre des dissidents réfugiés et des figures politiques critiques du régime.
