Le Maroc a étoffé son dispositif sécuritaire face à la menace djihadiste, selon le rapport consulté par Barlamane.com.
En 2024, le Maroc s’est imposé comme un bastion de stabilité face aux turbulences sécuritaires qui secouent la région sahélienne et nord-africaine. Selon le rapport “Annuaire du terrorisme djihadiste 2024”, rédigé par Ana Aguilera et publié par l’Observatoire international d’études sur le terrorisme (OIET), le royaume a renforcé sa lutte contre le terrorisme en démantelant plusieurs cellules affiliées à l’État islamique (EI) et en rehaussait son dispositif de surveillance.
Un extrait du rapport, consulté par Barlamane.com, souligne que “pour la première fois depuis des décennies, l’Afrique du Nord peut être considérée comme une zone exempte d’attentats terroristes ayant causé des victimes. En 2024, aucun attentat djihadiste n’a été recensé au Maroc, en Algérie, en Tunisie, en Libye ou en Mauritanie.”
Un démantèlement majeur en 2024
L’un des faits marquants de l’année demeure l’arrestation de dix-sept individus appartenant à une cellule djihadiste liée à l’État islamique. Selon l’OIET, ces suspects projetaient des attaques contre des infrastructures stratégiques, des institutions étatiques et des membres des forces de sécurité.
Le rapport précise : “Au Maroc, il convient de souligner le démantèlement de plusieurs cellules de l’État islamique, au cours d’une opération qui a conduit à l’arrestation de dix-sept individus. Cette intervention a permis de révéler l’intention de ces membres de mener des attaques contre des infrastructures vitales du pays ainsi que contre des agents des forces de sécurité.”
Ce coup de filet illustre la vigilance constante des services marocains et leur coordination avec les agences de renseignement internationales.
Une vigilance accrue face aux menaces transfrontalières
Bien que le Maroc n’ait enregistré aucun attentat djihadiste meurtrier en 2024, les autorités restent en état d’alerte maximale. L’instabilité croissante au Sahel et en Afrique de l’Ouest constitue une préoccupation majeure. Les groupes djihadistes, cherchant à élargir leur sphère d’influence, pourraient exploiter les routes clandestines et les réseaux criminels transnationaux pour infiltrer le territoire marocain.
L’OIET met en garde contre ce risque : “Si la dynamique du terrorisme djihadiste dans la région sahélienne semble suivre un schéma bien établi, la stabilité du Maghreb demeure sous tension. La résilience du Maroc repose sur un dispositif de sécurité rigoureux, qui s’adapte aux menaces émergentes et anticipe les stratégies d’infiltration des groupes extrémistes.”
Le rapport souligne également que le Maroc reste une cible potentielle en raison de son engagement actif dans la lutte antiterroriste et de son coopération étroite avec ses partenaires occidentaux et africains. L’échange de renseignements, la formation conjointe et le renforcement des capacités opérationnelles des forces spéciales figurent parmi les priorités de Rabat pour contrer toute tentative d’incursion.
Un modèle régional en matière de contre-terrorisme
Le royaume s’appuie sur une stratégie multidimensionnelle, conjuguant des mesures sécuritaires strictes, des programmes de déradicalisation et une politique de développement socio-économique destinée à réduire les facteurs favorisant l’extrémisme violent.
Selon l’OIET : “Le Maroc a adopté une approche intégrée qui allie répression et prévention. Ses efforts en matière de surveillance, de déradicalisation et d’inclusion sociale lui permettent de contenir la menace djihadiste et d’empêcher l’émergence de nouveaux foyers de radicalisation.”
Toutefois, les défis demeurent. La capacité des groupes djihadistes à restructurer leurs réseaux et à s’adapter aux évolutions régionales impose aux autorités marocaines de redoubler d’efforts pour prévenir toute percée terroriste. Le Maroc s’affirme comme un verrou sécuritaire en Afrique du Nord, alliant réactivité et résilience face à une menace en constante mutation, conclut le rapport.