Saâdeddine El Othmani, au bord des larmes devant les media, larmes de crocodile, il va s’en dire

A l’instar de son prédécesseur Abdel-Ilah Benkiran, le Chef du gouvernement pjdiste, Saâdeddine El Othmani, a montré aux médias qu’il était au bord des larmes lors d’une séance de la Chambre des représentants consacrée à la politique générale, hier. Des larmes de crocodiles, il s’entend, pour s’attirer la sympathie de la population.

Au Maroc, les multiples décisions prises par les pouvoirs publics, saluées à l’international, ont montré leur efficacité. La progression de l’épidémie est lente, en comparaison avec d’autres pays. Toute la population est mobilisée pour faire face à cette crise. Grâce notamment à la mobilisation des autorités pour veiller à les faire respecter. Toutefois, le Chef du gouvernement, Saâdeddine El Othmani, préfère passer son temps devant le parlement à verser des larmes au moment où il devrait plutôt proposer de nouvelles mesures afin d’endiguer le virus.

Au lieu de se montrer efficace et clairvoyant, le Chef du gouvernement, Saâdeddine El Othmani, montre de l’émotion, feinte, dans la droite ligne du ridicule de son prédécesseur. Comment peut-on interpréter ses larmes ? Quel est donc son rôle de Chef de l’Exécutif dans la gestion de cette crise ? Et ce, au moment où les ministères de l’Intérieur, de la Santé, de l’Agriculture et de l’Industrie se distinguent en faisant preuve d’une réelle efficience pendant cette crise.

Pourquoi le Chef du gouvernement a-t-il donc versé ces larmes ? cherche-t-il à exprimer « son regret et chagrin » suite au décès de plusieurs Marocains par le covid-19 ? Si c’était le cas, il aurait mis à contribution ses camarades Abdel-Ilah Benkiran, le premier, pour couvrir les charges d’inhumation des défunts en situation précaire et assurer leur enterrement ? il aurait également incité les ministres de son parti à faire des dons réguliers au Fonds spécial coronavirus pour soutenir les Marocains en cette période de crise. Il y a tellement à faire quand les larmes étreignent les responsables qui ont l’influence de contribuer à alléger les peines. Sinon, on pourrait croire que ces larmes visent à s’attirer des ouailles pour le triple échiquier électoral de 2021.

Avoir la larmichette à l’oeil, c’est cela la stratégie du Chef du gouvernement pour freiner la propagation du coronavirus et inverser ses effets sur la société et l’économie du pays ? Le style fait l’homme. Pleurer, c’est ce que promet le chef du PJD à ceux qui voteraient encore pour son parti. Pour mémoire, et bien que loin de chez nous, l’exemple est parlant : au Liban, Fouad Siniora, ex-Premier ministre libanais, n’avait pu retenir ses larmes devant les chefs de la diplomatie arabe réunis en session extraordinaire le 7 août 2016 à Beyrouth. Quelles images pourraient mieux représenter l’impuissance libanaise doublée de l’impuissance de ce politicien !

Versées face aux caméras, les larmes des politiciens sont une technique de communication politique. Georges Didi-Huberman affirme que « si l’acte de pleurer envoie un message, c’est celui d’une crise manifestée alentour. Pleurer peut donc – mais pas toujours, évidemment – avoir une résonance critique, donc politique ». Appliquée à El Othmani, la seule solution à cette crise est un gouvernement d’affaires courantes qui conjugue actions et réédition des comptes.

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