Retour sur une année marquée par le début du Hirak algérien, des manifestations contre l’amendement de la loi d’extradition par le gouvernement de Hong Kong, un vaste mouvement de protestation contre le régime soudanais, mais aussi par l’annonce de la mort d’Abou Bakr Al-Baghdadi, chef du groupe terroriste Daech.
Voici la sélection de Barlamane.com/fr des dix événements qui ont marqué l’international en 2019 :
Début du Hirak algérien
Le début des manifestations en Algérie remonte au 16 février 2019. Les manifestants protestaient dans un premier temps contre la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat présidentiel, puis contre son projet, également contesté par l’armée, de se maintenir au pouvoir à l’issue de son quatrième mandat dans le cadre d’une transition et de la mise en œuvre de réformes.
Par la suite, les protestataires ont réclamé la mise en place d’une Deuxième République, et le départ des dignitaires du régime, notamment parce que ceux-ci organisent le prochain scrutin avec les candidatures de caciques du régime, ce qui mène à l’élection de l’ancien Premier ministre Abdelmadjid Tebboune, lui-même contesté par les manifestants.
Nouvelle Constitution à Cuba
La nouvelle Constitution cubaine de 2019 a été adoptée le 24 février 2019. Elle est destinée à remplacer la Constitution de 1976.
La nouvelle constitution capitalise en partie l’économie et la mention du communisme est remplacée par celle du socialisme. Cette proposition de Constitution inclut le droit à « l’habeas corpus » [NDLR : une notion juridique qui énonce une liberté fondamentale, celle de ne pas être emprisonné sans jugement, contraire de l’arbitraire qui permet d’arrêter n’importe qui sans raison valable], le droit à un avocat pour toute personne dès son arrestation, la présomption d’innocence, et le droit de porter plainte contre l’État pour dommages et intérêts et pour négligence.
Contestation pro-démocratie à Hongkong
Des manifestations contre l’amendement de la loi d’extradition par le gouvernement de Hong Kong ont lieu depuis le 15 mars 2019 à Hong Kong et dans plusieurs autres villes autour du monde dans lesquelles on retrouve la présence d’une diaspora hongkongaise. Les manifestants demandent d’annuler l’amendement car ils considèrent qu’il permettra à la Chine continentale d’intervenir dans le système juridique indépendant de Hong Kong, menaçant le particularisme légal de Hong Kong ainsi que la sécurité personnelle des Hongkongais et de toutes les personnes qui passeront par Hong Kong.
Démission d’Abdelaziz Bouteflika
Au pouvoir depuis 20 ans en Algérie, Abdelaziz Bouteflika, cible d’une contestation populaire inédite depuis plus d’un mois et défié par l’armée, a démissionné le 2 avril.
Dans sa lettre de démission, l’ex-Président algérien a expliqué que sa décision est destinée à « contribuer à l’apaisement des cœurs et des esprits » de ses compatriotes, pour « leur permettre de projeter ensemble l’Algérie vers l’avenir meilleur auquel ils aspirent légitimement ». Suite à cela, Abdelkader Bensalah a été nommé Président par intérim.
Abdelmadjid Tebboune, ancien ministre puis Chef de gouvernement de l’ancien Président Abdelaziz Bouteflika, a été élu dès le premier tour pour lui succéder à la tête de l’Etat algérien. Il a recueilli 58,15% des suffrages.
Destitution de Omar El Béchir
Omar el-Béchir a été destitué par l’armée le 11 avril qui a mis fin à trente années d’un pouvoir autoritaire marqué notamment par la guerre au Darfour et la scission du Soudan.
À partir de décembre 2018, un vaste mouvement de protestation contre le régime soudanais s’est formé dans les villes de l’extrême nord du pays, en particulier autour d’Atbara, agglomération ouvrière et fief du syndicalisme soudanais. Les manifestants réclamaient initialement de meilleures conditions de vie étant donné que plus de 20 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté.
Le 12 avril 2019, au lendemain de la destitution du président, le Conseil militaire de transition déclare que le futur gouvernement sera un gouvernement civil en promettant un dialogue entre l’armée et les politiciens soudanais. Le 21 août, suite à un accord, le Conseil militaire de transition devient le Conseil de souveraineté. Il maintient les président et vice-président sortants en place mais dispose de membres civils.
Notre Dame en feu
L’incendie de Notre-Dame de Paris est un incendie majeur survenu à la cathédrale Notre-Dame de Paris, les 15 et 16 avril 2019, pendant près de 15 heures. Le feu s’est déclaré en début de soirée à l’intérieur de la charpente de la cathédrale et prend rapidement une grande ampleur. Les flammes détruisent intégralement la flèche, les toitures de la nef et du transept et la charpente. En s’effondrant, la flèche provoque l’écroulement de la voûte de la croisée du transept, d’une partie de celle du bras nord et de celle d’une travée de la nef.
L’intervention de centaines de pompiers, jusqu’au lever du jour, a permis de sauver la structure globale de l’édifice et d’épargner les deux tours, ainsi que la façade occidentale, le trésor et l’essentiel des œuvres d’art de la cathédrale. Il s’agit du plus important sinistre subi par la cathédrale depuis sa construction. Cet incendie a entraîné une très forte émotion, tant en France que dans le reste du monde.
Donald Trump annonce la mort d’Abou Bakr Al-Baghdadi, chef du groupe terroriste Daech
« Abou Bakr Al-Baghdadi est mort ». Dans une allocution depuis la Maison-Blanche le 27 octobre, le Président des Etats-Unis, Donald Trump, a confirmé la disparition du chef de l’organisation Etat islamique lors d’un raid de l’armée américaine dans la nuit. Quelques heures auparavant, Trump avait écrit sur le réseau social Twitter « quelque chose de très important vient de se produire ! ».
Donald Trump a détaillé les circonstances de l’opération américaine menée dans la région d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie. L’Irakien, considéré comme responsable de multiples attentats sanglants à travers le monde, a fait exploser sa veste chargée d’explosifs pour se suicider au moment de l’intervention des forces américaines. Il est mort « comme un chien, comme un lâche », a insisté à plusieurs reprises Trump lors de son allocution.
Procédure de destitution de Donald Trump
Des législateurs et des opposants au Président américain républicain ont lancé de processus législatif de sa destitution. Le 24 septembre 2019, la controverse concernant Donald Trump et l’Ukraine conduit la démocrate Nancy Pelosi, Présidente de la Chambre des représentants, initialement réticente à cette idée à l’approche de l’élection présidentielle de 2020, à accepter le déclenchement de la procédure de destitution. Le 31 octobre 2019, la Chambre des représentants décide de formaliser l’enquête et le caractère public des auditions.
Le 5 décembre 2019, Nancy Pelosi annonce avoir demandé au président de la commission judiciaire de rédiger l’acte d’accusation à l’encontre du président Donald Trump, afin qu’il soit ensuite voté à la majorité simple. « Le Président ne nous laisse pas d’autre choix parce qu’il a de nouveau essayé de corrompre nos élections pour son propre bénéfice », a-t-elle justifié sur un ton solennel. Il « a commis un abus de pouvoir, affaibli notre sécurité nationale et mis en danger l’intégrité de nos élections », a-t-elle encore assené.
Le 10 décembre 2019, les démocrates de la Chambre des représentants présentent officiellement les deux chefs d’accusation retenus contre le président Donald Trump, à savoir « abus de pouvoir » et « entrave à la bonne marche du Congrès ». Le 18 décembre 2019, dans la soirée, Donald Trump est officiellement mis en accusation (impeached) par la Chambre des représentants. Le premier article d’accusation est adopté par 230 voix contre 197, et le second par 229 voix contre 198. Il en fallait au minimum 216 pour les valider.
Aggravation de la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis
La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine est un épisode de dispute commerciale, constitué de hausses de taxes douanières et de menaces entre la Chine et les États-Unis, lancé sous la présidence de Donald Trump, en 2018.
Le 10 mai 2019, malgré des négociations encore en cours, Donald Trump annonce la mise en place d’une augmentation à 25% sur 200 milliards d’importations américaines. Le 15 mai 2019, Donald Trump annonce l’interdiction pour Huawei de vendre des équipements de réseaux aux États-Unis. Il a ainsi signé un décret qui exclut le groupe chinois, qu’il suspecte d’espionnage, du marché américain des télécoms. Il interdit également aux groupes américains de commercer avec Huawei. En juin 2019, à la suite de la rupture des négociations, la Chine annonce la mise en place de nouveaux droits de douane sur 60 milliards de volumes d’importations venant des États-Unis.
En août 2019, Donald Trump annonce la mise en place pour le 1er septembre de droits de douane de 10 % sur un volume de 300 milliards d’importations chinoises supplémentaires, en plus des droits de douane de 25 % déjà en place sur 250 autres milliards d’importations.
Démission de Saad Hariri
Le Premier ministre, Saad Hariri, a annoncé, lors d’une brève allocution télévisée, le 29 octobre, qu’il allait présenter la démission de son gouvernement. Et ce, après deux semaines de manifestations à travers le Liban. Le 18 décembre, Saad Hariri a assuré ne pas être candidat à sa succession.