Présidence de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma : la candidate du PAM Fatima El Hassani, en pole position

Après quatre ans de gestion locale contestée, Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (TTAH) s’apprête à élire un nouveau président qui succédera à Ilyas El Omari. La candidate désignée du PAM semble être en bonne posture pour remporter la présidence, révèle Mekki Zizi, membre du bureau fédéral du parti.

L’historiographie du Parti authenticité et modernité (PAM) a été largement dominée, ces dernières années, par les fractions qu’il connaît et la réalisation progressive et difficile de l’unité. Le parti, qui a plus que doublé le nombre de ses députés en 2016 et qui s’impose, malgré sa crise, comme la deuxième force politique du pays, entend garder son ancrage sur la région TTAH. Mekki Zizi, membre du bureau fédéral du PAM, confie dans un entretien accordé à Barlamane.com/fr que le Rassemblement national des indépendants (RNI) semble se diriger vers une non candidature d’un de ses membres, tout en précisant qu’il faudra attendre la fin de la réunion de ses instances dirigeantes pour en avoir ou non la confirmation. Dans le cas d’une non candidature, au vu des rapprochements RNI-PAM, le parti de la colombe soutiendrait vraisemblablement la candidature de Fatima El Hassani, ex-journaliste de la MAP et vice-présidente du comité préparatoire, qui se présente à la présidence de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma.

En effet, le bureau politique du RNI se réunit aujourd’hui à Tanger pour statuer sur la candidature ou la non candidature d’un membre du conseil appartenant à ce parti.

Interrogé sur l’état du PAM, passé d’une position en trois ans, de dominante à une situation de déshérence, en proie à des luttes intestines sans cesse renaissantes, et qui a vu son appareil, largement construit autour des collectivités, se décomposer avec la perte de nombreuses villes et régions. Mekki Zizi rappelle que le PAM dispose d’une solide équipe parlementaire fidèle au couleur du parti, forte de 102 élus à la Chambre des représentants. Et de préciser : «la transhumance politique est interdite au regard des règles qui gouvernent la vie démocratique. Au PAM, le mandat représentatif consacre la responsabilité absolue de l’élu du parti, et, actuellement, l’objectif ce sont les échéances de 2021.» Malgré les épisodes de reniements, de revirements, de ralliements d’anciens opposants, élus nationaux ou locaux, Mekki Zizi croit en la résilience du PAM, et qu’il dépassera les processus conflictuels qu’il traverse, toujours préjudiciables à son état.

Le PAM, relève-il, a besoin d’une méthodologie de travail pour dépasser ses contraintes structurales, confirmer sa dimension partisane et se donner les moyens de sa politique : « nous faisons face à un problème de gestion et de méthodologie de gestion. En ce sens, nous sommes en train de militer pour que les valeurs du PAM émergent. Nous n’avons pas de problèmes idéologiques. Pour être à la hauteur du futur calendrier électoral, il faut un fort investissement local. Et le débat interne est en cours ».

Zizi, annonce la couleur : « Je tends à conforter le sentiment d’évidence que les deux courants divergents doivent se rassembler pour le bien du parti ». Le président de la Commission de la logistique et de la communication, confirme la date annoncée par la commission préparatoire du 4ème congrès du PAM des prochaines assises fixées aux 13, 14 et 15 décembre. Ainsi la dynamique initiée autour de ces dates semble continuer, puisque Mekki Zizi annonce également la tenue d’une réunion à cet effet, mardi prochain. «Le souci de l’organisation n’affecte pas les forces du PAM. Le parti s’est efforcé très tôt de mettre en place des structures solides. Il a servi du même coup à la fois de modèle et de repoussoir aux autres formations. Au sein même de ce parti, la prise de conscience des réalités structurelles est sans cesse réactivée par les besoins de l’activité politique qui ont élargi le champ de vision des militants. Maintenant, on souhaite régler de façon plus fine les problèmes de représentation au sein du parti». Et Hakim Benchamach ? «Cela m’étonnerait qu’il conserve son poste à la tête du PAM, ainsi qu’il le mentionne dans plusieurs de ses déclarations».

Concernant le soutien du parti de la colombe au PAM, pour Mekki Zizi, l’établissement de cette proximité avec le RNI est élémentaire. «Avant tout, le PAM cherche avec ce rapprochement des relais auprès de la population. Il sont une ressource prépondérante et un enjeu important pour les représentants pamistes. D’un autre côté, le PAM est le plan A du RNI. Il est vrai que l’ampleur du projet du parti a reçu un coup. Il n’en demeure pas moins vrai que le tournant de l’unification a été pris et que l’enjeu que représente l’expression de la diversité des différentes tendances du parti se trouve désormais, et pour l’essentiel, importé à l’intérieur du PAM». Mekki Zizi insiste sur la solidité du corpus doctrinal original de son parti, alors que le PJD, par exemple, dépend aux schémas de ses adversaires ce qui vide son action de tout contenu identifiable.

Ainsi, l’objectif du PAM est d’unifier ses courants, ses courants et ses instances nationales et d’affiner ses relations. Pour M. Zizi, l’efficacité de l’alliance avec le RNI traduit une volonté de maintenir les liens serrés avec un parti dont il partage l’idéologie. «Les Marocains ne votent pas pour des programmes, ils votent pour des visages connus des citoyens» constate-t-il. Un parti ce sont donc ses femmes et ses hommes, dans les régions, les villes.

Quant aux échéances 2021, tous les rapprochements sont envisageables : «en dehors du PJD, toutes les alliances sont possibles, sauf s’il s’aligne derrière notre projet social et qu’il exécute notre programme», affirme Mekki Zizi, qui dit que l’unanimité sur cette question ne souffre d’aucune contestation, et que les différentes modalités possibles de la politique du parti laissent ouvert le débat, au sein de ses instances et au sein de ses différents cercles».

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