Le président américain Donald Trump a vanté, le 19 mars, le recours à la chloroquine, un antipaludéen, comme possible traitement pour le coronavirus, après des résultats encourageants en Chine et en France même si nombre d’experts appellent à la prudence.
Nous allons pouvoir rendre ce médicament disponible quasiment immédiatement”, a assuré M. Trump lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche, au moment où les sénateurs républicains présentaient un plan de sauvetage d’environ 1.000 milliards de dollars pour l’économie. “C’est très excitant. Je pense que cela pourrait changer la donne. Ou peut-être pas. Mais d’après ce que j’ai vu, cela pourrait changer la donne”, a-t-il ajouté.
La Food and Drug Administration (FDA), l’organisme fédéral qui supervise la commercialisation des médicaments aux États-Unis, a un peu tempéré l’enthousiasme présidentiel en soulignant que le traitement n’avait pas été approuvé pour le coronavirus. Mais elle va mettre en place “un essai clinique étendu”, a expliqué Stephen Hahn, son dirigeant.
Si la FDA est prête à “abattre des barrières” pour favoriser les percées, elle a aussi la responsabilité de garantir que les produits soient sûrs et efficaces, a-t-il insisté. La chloroquine est un antipaludéen peu cher utilisé depuis plusieurs décennies et commercialisé notamment sous le nom de Nivaquine.
Le Maroc s’est offert tout le stock de Nivaquine, un antipaludéen fabriqué dans le Royaume, a appris Barlamane.com de sources concordantes.
Ce traitement est souvent recommandé lorsque l’on prévoit de se rendre en zone infestée par le parasite du paludisme, transmis par les moustiques. Selon une étude chinoise publiée mi-février, un essai clinique mené dans une dizaine d’hôpitaux a donné des résultats prometteurs avec des tests sur plus de 100 patients.
Le professeur Didier Raoult, directeur de l’Institut Méditerranée Infection à Marseille, dans le sud de la France, s’est félicité de cette annonce des autorités américaines.
Le gouvernement français a donné en début de semaine l’autorisation pour qu’un vaste essai soit mené par plusieurs équipes à travers la France.
Nombre d’experts se montrent cependant pour l’heure circonspects en l’absence de données cliniques solides et publiques. Dans un article publié dans l’Antiviral Research, les chercheurs français Franck Touret et Xavierde de Lamballerie appellent à la prudence, rappelant que la piste de la chloroquine a été avancée à plusieurs reprises, sans succès, face à des virus, y compris le VIH.