Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon a finalement publié son rapport annuel sous le titre « la situation au Sahara Occidental ».
Le rapport tant attendu par l’opinion publique dans un climat de tension après un certain nombre d’évènements et de différends provoqués par le comportement du Secrétaire général de l’ONU durant sa récente visite aux camps de Tindouf, se veut en fin de compte, serein, équilibré et méticuleux sur le choix des expression. Ce qui, de l’avis du juriste et chercheur japonais Matsomutu Shoji constitue une victoire pour le Maroc dans une des plus grandes batailles au sein de l’ONU.
Contrairement aux rapports précédents, le secrétaire général appelle, dans on nouveau rapport, le Conseil de sécurité à renouveler le mandat de la Minurso jusqu’au 30 avril 2017.
En choisissant bien ses mots, le secrétaire général établit un lien entre l’importance de la poursuite du mandat de la Minurso, en particulier concernant une de ses fonctions à savoir le respect du cessez-le-feu, et le non-retour à la question de l’autodétermination dont l’organisation, comme en semble convaincue l’opinion publique, s’avère impossible pour des raisons techniques, humaines et juridiques. Il critique par ailleurs les menaces brandies par le Polisario de reprendre les armes en mettant en garde contre « le danger du non-respect du cessez-le-feu et la reprise des hostilités avec tous les risques d’une escalade qui pourrait déboucher sur une guerre globale. Il s’agit là d’hypothèses qui relèvent du possible au cas la Minurso venait à mettre fin à sa mission ou se trouverait dans l’incapacité d’assumer ses fonctions que lui a confiées le Conseil de sécurité.
Selon l’expert stratégique marocain le Dr. Mustapha Rezrazi, la période difficile qu’a connue le dossier du Sahara depuis la mi-février suite à la crise entre le secrétaire général Ban Ki-moon et le Maroc, et les défis voués à l’échec du Polisario, ont amené le secrétaire général à suivre lui-même les déclarations et les menaces du Polisario de reprendre les armes. Celles-ci tranchent avec la ferme volonté au sein de la commission législative de l’ONU de criminaliser le recours à la violence en particulier dans un environnement international marqué par l’insécurité.
Sur un autre registre, le secrétaire général est revenu sur la tension entre lui et le Maroc suite à ses propos qualifiant ce pays de force occupante, exprimant ainsi ses regrets pour le malentendu, et affirmant n’avoir jamais voulu faire preuve de partialité en faveur du Polisario, et d’hostilité à l’égard du Maroc.
« J’ai à maintes reprises précisé que tout ce que j’ai dit et fait, ne devrait aucunement être interprété comme une prise de position en faveur de l’une ou l’autre partie, ni comme une expression d’hostilité à l’égard du royaume du Maroc, ni un changement de la méthode de l’ONU dans la question du Sahara Occidental ».
Parmi les nouveautés du rapport du secrétaire général de l’ONU, le paragraphe 19 consacré à la signification de l’autodétermination qu’il a placée dans son véritable contexte en appelant à un accord sur le « type et la forme de l’autodétermination », ce qui est d’ailleurs conforme aux nouveaux développements qu’a connus le droit international depuis la moitié des années 70. Celui-ci dépasse l’interprétation traditionnelle du concept autodétermination qui voulait que celle-ci se limite à la volonté des populations de choisir entre l’appartenance à un pays, et le séparatisme.
Cette consécration constitue en elle-même une victoire pour les sahraouis qui ont souffert plus de 40 ans en raison de cette équation, et qui à présent, bénéficient d’une troisième option plus raisonnable car conforme aux spécificités des sahraouis, tout en leur assurant leur appartenance historique, anthropologique et géostratégiques à leur mare patrie le Maroc.
Dans ce nouveau rapport, le secrétaire général réitère son appel à la nécessité de faire preuve de retenue de la part de toutes les parties, et d’adhésion à toutes négociations sans préalables, basées sur la bonne foi en vue de parvenir à un règlement politique mutuellement acceptable.
Le secrétaire général s’est adressé de manière franche et directe à l’Algérie et à la Mauritanie les exhortant à adhérer de manière positive en vue de contribuer à la réussite de ce processus.
Il est cependant reproché à ce rapport le fait qu’il n’ait pas pris en considération les différents appels à la mise en œuvre de mécanismes de surveillance des droits de l’homme dans les camps de Tindouf, ni ceux concernant le rôle du Haut-Commissariat des réfugiés en vue de contrôler les aides et les mécanismes de distribution à l’intérieur des camps, sachant que des rapports ont fait état de malversations et de manipulations des aides humanitaires de la part de certains dirigeants du Polisario.