Kénitra, marquée par de profondes disparités socio-spatiales et des rapports à la mobilité très contrastés, souffre. L’opérateur de bus est accusé ne pas se conformer au cahier des charges qui prévoit l’offre à fournir, tandis que le conseil de la ville présidé par Aziz Rabbah, mis en cause, manipule ce dossier pour des calculs d’intérêts.
À Kénitra, la mobilité et le développement du transport collectif en zone urbaine est dans l’impasse. La baisse de régime de l’entreprise Al Karama a vu entrer en décrépitude tous les systèmes de transports collectifs d’autobus et une prise en charge très réduite de la demande par des services populaires. Aziz Rabbah, maire de la ville, est accusé d’immobilisme face à cette situation intolérable. En réaction, il a dénoncé les manœuvres l’opérateur privé qui ne fait rien pour ajuster son offre à la demande sans cesse croissante et pour assumer ses responsabilités opérationnelles.
Étudiants, fonctionnaires, ouvriers, universitaires, sont remontés contre le mode de régulation actuel du transport par bus à Kénitra qui connaît de graves dysfonctionnements. Pour répondre aux difficultés persistantes du service, il a été décidé de multiplier les lignes de bus et de procéder à une refonte progressive du mode d’organisation du transport public urbain dans la ville. Des mesures jamais exécutées. La Ligue marocaine pour la citoyenneté et les droits de l’homme (LMCDH) a annoncé déposer une plainte contre les responsables de cette situation auprès du ministère public.
La population est colère. Elle, affirme que nombre de quartiers périphériques sont privé du réseau d’autobus. L’opérateur évoque des difficultés budgétaires, les coûts liés aux investissements en matériel roulant ainsi que le coût d’exploitation excessif. Les conséquences de cette situation se ressentent sur l’ensemble des lignes avec une offre, même dans les quartiers centraux, de moins en moins satisfaisante.
Une part considérable de la flotte de bus gérée par la société Al Karama a périclité depuis des années. Aziz Rabbah affirme que le contrat attribué à l’opérateur et qui propose des éléments phares, tels que la qualité du service, a été révisé trois fois sans qu’il soit toutefois être pris en compte. La LMCDH accuse le conseil de la ville, fortement impliqué dans l’organisation, la gestion et le financement du secteur, d’utiliser ce dossier comme une carte électorale.
Aziz Rabbah a saisi le ministère de l’intérieur pour dénoncer les prestations de l’opérateur Al Karama, réclamant la fin du contrat de régulation qui lie ce dernier avec les autorités publiques de la ville de Kénitra. Fréquence, ponctualité, desserte, capacité, régularité, propreté – la qualité du service ne s’améliore pas et les dispositifs ayant pour dessein d’inciter l’opérateur à fournir de meilleures performances tardent à voir le jour.