Des milliers de musulmans sont réunis ce vendredi 25 mars à la Grande Mosquée de Bruxelles, à l’appel de plusieurs organisations, suite aux attaques terroristes du 22 mars qui ont endeuillé la Belgique.
Depuis mardi, des associations musulmanes ont émis des communiqués pour condamner les attentats et prévenir de toute stigmatisation de la communauté. D’autres, comme le réalisateur belgo marocain Ismael Saidi, considèrent que les musulmans sont autant en deuil que les autres communautés et qu’ils n’ont pas à « descendre en masse dans la rue » pour condamner.
Ainsi, la Ligue des Imams de Belgique appelle « à la solidarité et à l’union de tous les citoyens de notre pays, toutes confessions confondues ». L’Union des Mosquées de la Région de Bruxelles (UMRB) et la Plateforme des Musulmans de Belgique (PMB) appellent à un examen de conscience collectif « pour comprendre les causes du radicalisme dans notre société multiculturelle et permettre de déconstruire l’idéologie extrémiste, en appelant à adopter « une série de mesures préventives permettant d’assécher les racines du discours extrémiste dans notre société ».
Le président de l’Exécutif des musulmans de Belgique (EMB) regrette pour sa part des attentats qui « mettent à mal les efforts de la société, de l’EMB et de l’ensemble de la communauté musulmane de Belgique en faveur du vivre ensemble ».
Depuis mardi, de nombreuses voix se sont levées en Belgique pour demander « Pourquoi les musulmans ne descendent pas en masse dans la rue pour condamner ? ». La réponse, mercredi sur facebook, du réalisateur belgo marocain Ismaël Saidi a fait le buzz. Il écrit : « Parce que nous sommes en train de conduire les taxis qui ramènent gratuitement la population chez elle depuis hier…Parce que nous sommes en train de soigner les blessés dans les hôpitaux… Parce que nous conduisons les ambulances qui filent comme des étoiles sur nos routes pour essayer de sauver ce qu’il reste de vie en nous… ». Il ajoute : « Parce que nous pleurons nos disparus, aussi, parce que nous ne sommes pas plus épargnés, parce que nous sommes doublement, triplement meurtris (…), parce que nous comptons nos morts, parce que nous sommes en deuil».
Le bilan provisoire des attentats de Bruxelles fait état de 31 morts et près de 300 blessés, de plus de 40 nationalités différentes.