Condamnés en juillet dernier à la peine capitale, les trois hommes radicalisés soupçonnés d’avoir décapité deux étudiantes originaires du Danemark et de Norvège sauront cette semaine si la sentence sera appliquée ou non.
La peine de mort «avec exécution» effective a été requise mercredi contre les trois Marocains radicalisés qui ont avoué avoir décapité deux touristes scandinaves en décembre 201 TV 8 au nom du groupe État islamique (EI). Les trois hommes avaient été condamnés en première instance, le 18 juillet à la peine capitalequi reste théorique au Maroc du fait d’un moratoire en vigueur depuis 1993.
Louisa Vesterager Jespersen, une étudiante danoise de 24 ans, et son amie Maren Ueland, une Norvégienne de 28 ans, ont été sauvagement tuées alors qu’elles campaient sur un site isolé dans des montagnes du Haut-Atlas. Un total de 24 prévenus est jugé depuis fin août par la cour d’appel de Salé, près de Rabat, pour leur implication directe ou indirecte dans cet acte que l’EI n’a jamais revendiqué.
Mercredi, le procureur a requis la peine de mort pour un quatrième homme qui avait pris part à l’équipée dans le Haut-Atlas mais avait quitté le trio avant la tuerie. Il a plusieurs fois démenti toute responsabilité dans les décapitations commises après son départ. Le procureur a par ailleurs demandé la confirmation des peines pour les 20 autres prévenus, condamnés de cinq à vingt ans de prison en juillet dernier pour «constitution de bande en vue de commettre des actes terroristes». Il a notamment souligné le rôle actif du seul étranger du groupe, Kevin Zoller Guervos, un Hispano-Suisse de 25 ans converti à l’islam et installé au Maroc, qui avait pris 20 ans de prison en juillet dernier.
Ce converti dément toute implication directe dans le double meurtre, comme tous ceux qui n’ont pas participé à la décapitation, filmée et diffusée sur les réseaux sociaux en même temps qu’un serment d’allégeance à l’EI.
L’audience se poursuit avec les plaidoiries de la défense, sans que l’on sache si le verdit sera prononcé ou non dans la foulée. La famille de Maren qui s’est constituée partie civile demande de relever l’indemnisation de 2 à 5 millions de dirhams (200.000 à 500.000 €) en précisant que cette somme sera investie dans une «fondation de lutte contre les idées extrémistes».
L’avocat des parents de Louisa a pour sa part réitéré leur demande d’indemnité de 10 millions de dirhams (1 million d’euros) qui avait été rejetée en première instance, en appelant l’État marocain «d’engager sa responsabilité au nom de la solidarité sociale car aucun des accusés n’a les moyens de payer».