Madrid proteste contre les dernières manœuvres de la marine britannique au large de Gibraltar

L’Espagne a adressé une protestation formelle au Royaume-Uni à la suite des récentes manœuvres militaires menées par la marine britannique dans les eaux bordant Gibraltar, ont indiqué des sources diplomatiques à l’agence EFE. Madrid condamne un déploiement jugé attentatoire à sa souveraineté et exhorte Londres à mettre un terme à ces opérations dans une zone qu’elle considère comme relevant de sa juridiction.

Les exercices, orchestrés par l’escadron de Gibraltar de la Royal Navy, ont mobilisé le patrouilleur HMS Dagger ainsi que plusieurs unités d’appui, parmi lesquelles une vedette VC7 de la police de défense de Gibraltar, la patrouille HMC Searcher des douanes et la vedette Bravo 3 de la police royale locale. Selon le gouvernement de Fabian Picardo, ces manœuvres s’inscrivent dans un programme d’entraînement appelé à s’intensifier, avec des simulations de plus en plus élaborées impliquant les forces britanniques stationnées sur le territoire.

Si Londres présente ces opérations comme des exercices de routine, le gouvernement espagnol y voit une provocation, dans un contexte où les tensions diplomatiques demeurent vives. «L’Espagne proteste systématiquement contre toute violation de sa souveraineté. Nous continuerons à le faire chaque fois que cela sera nécessaire», a déclaré vendredi 7 mars José Manuel Albares, ministre des affaires étrangères, de l’Union européenne et de la coopération.

Madrid rappelle que sa position demeure inchangée quant aux limites fixées par le traité d’Utrecht de 1713, en vertu duquel le Royaume-Uni a obtenu la possession de Gibraltar sans que les eaux adjacentes ne soient expressément incluses dans la cession territoriale. Un point que Londres et les autorités de Gibraltar contestent, revendiquant un droit sur ces espaces maritimes, source de différends récurrents.

Cet épisode s’ajoute à une série d’accrochages diplomatiques sur fond d’incertitudes liées à l’avenir de Gibraltar après le Brexit. Outre la querelle sur les eaux territoriales, la situation aux postes-frontières engendre de vives préoccupations alors que des milliers de travailleurs se heurtent à des contrôles de plus en plus stricts en l’absence d’un cadre juridique stabilisé.

Le ministère espagnol des affaires étrangères «exhorte une nouvelle fois le Royaume-Uni à respecter le droit international et à s’abstenir de toute nouvelle manœuvre militaire dans la région.»

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *