La Commission européenne a annoncé avoir reçu les demandes de 24 pays non membres de l’OCDE, dont le Maroc, pour figurer sur la liste des États autorisés à importer des matières recyclables non dangereuses depuis l’Union européenne après le 21 mai 2027. Cette procédure s’inscrit dans le cadre du nouveau règlement sur les transferts de déchets qui durcit les conditions d’exportation vers les pays tiers afin de parfaire la gestion environnementale de ces flux et de lutter contre les trafics illégaux.
Le Maroc, aux côtés de pays comme l’Égypte, la Tunisie, le Nigeria, l’Inde et le Vietnam, a soumis une requête officielle pour maintenir ses importations de certains matériaux recyclables en provenance de l’UE. La Commission européenne va désormais procéder à l’évaluation des demandes avant d’établir, d’ici au 21 novembre 2026, une première liste des pays éligibles. À compter du 21 mai 2027, toute exportation vers des États non membres de l’OCDE ne figurant pas sur cette liste sera interdite.
Ce règlement introduit des restrictions majeures, notamment une interdiction totale des exportations de plastiques recyclés vers les pays non-OCDE à partir du 21 novembre 2026. Pour les autres catégories de déchets non dangereux, les pays tiers doivent prouver leur capacité à assurer une gestion conforme aux normes environnementales européennes. La Commission pourra, si nécessaire, solliciter des précisions ou des compléments d’information auprès des États candidats.
Le Bureau international du recyclage (BIR), basé à Bruxelles, a exhorté les pays non-OCDE n’ayant pas encore soumis leur candidature à agir rapidement afin d’éviter une exclusion du marché européen du recyclage. L’organisation s’engage à suivre de près le processus d’examen et à informer ses membres des évolutions à venir.
Pour le Maroc, cette démarche revêt un enjeu stratégique. Acteur en pleine expansion dans le secteur du recyclage, le royaume veut accroître ses capacités industrielles mais aussi son approvisionnement en matières premières secondaires, essentielles à son économie circulaire. L’acceptation de sa demande par l’UE lui permettrait de préserver ses échanges avec le marché européen et d’élever les exigences son positionnement dans la chaîne de valorisation des déchets au niveau international.