Dans un reportage diffusé lundi 3 mars dans le cadre de l’émission L’Œil du 20h, les équipes de France 2 ont levé le voile sur les manœuvres insidieuses déployées par le pouvoir algérien pour faire taire ses détracteurs établis en France. Cette enquête approfondie, conduite avec rigueur, dévoile les ressorts de manœuvres souterraines, oscillant entre surveillance, intimidation et tentatives d’infiltration.
La diffusion de ce document intervient dans un climat de tensions accrues, alors que plusieurs agitateurs algériens, résidant en France, ont récemment fait l’objet d’interpellations et de poursuites judiciaires. Parmi eux, certains sont accusés d’avoir relayé des discours incendiaires poussant ouvertement à la violence contre des figures de l’opposition au régime d’Alger. Ces interpellations ont révélé en filigrane une stratégie plus vaste, méthodiquement menée depuis l’autre rive de la Méditerranée.
Selon les éléments recueillis par L’Œil du 20h, le régime d’Abdelmadjid Tebboune, confronté à une contestation persistante, y compris depuis l’exil, ne se contente plus d’une répression à l’intérieur de ses frontières. Son action s’étend bien au-delà et se traduit par des campagnes de harcèlement en ligne, des pressions exercées sur les familles restées en Algérie et même des tentatives d’instrumentalisation de certains réseaux sociaux pour discréditer les voix dissidentes.
L’Algérie, qui entretient des relations complexes avec la France, n’hésite pas à activer ses relais sur le territoire hexagonal, usant parfois d’intermédiaires proches du pouvoir pour orienter ou façonner le narratif médiatique, voire déstabiliser certaines figures de l’opposition. L’Œil du 20h a, ainsi, documenté plusieurs cas de campagnes de diffamation où des personnalités antirégime établis en France ont été la cible de menaces, de fausses accusations ou de pressions exercées sur leurs proches demeurant en Algérie.
Ce travail d’investigation met en exergue une réalité préoccupante : la porosité de l’espace français face aux ingérences d’un État étranger cherchant à museler toute contestation, en particulier hors de ses frontières. France 2, par cette plongée minutieuse au cœur d’un appareil d’influence tentaculaire, met en garde contre les périls que fait peser cette mainmise sur le débat public et la liberté d’expression. La question demeure : jusqu’où le pouvoir algérien est-il prêt à aller pour réduire ses opposants au silence ?