Les accidents de la route sont un phénomène persistant. Chaque semaines, des milliers de personnes sont blessées et des dizaines perdent la vie sur les routes. Des accidents, certes, mais dont les conséquences sont irréversibles sur la vie des victimes, d’où la nécessité impérieuse d’accentuer les efforts de sensibilisation au coût cher de ce phénomène.
Le 18 février de chaque année marque la célébration de la Journée nationale de la sécurité routière. Cette date constitue une occasion pour alerter sur l’importance de la vigilance sur la route, en respectant le code de la route, qui n’est autre qu’un ensemble de règles destinées à rappeler aux usagers de la route qu’elle n’est pas “une arène de course où tout est permis”. Selon les statistiques du Ministère de l’Équipement, du transport, de la logistique et de l’eau le nombre des accidents mortels a baissé de 1,83% au cours de l’année 2019. Une baisse qui demeure mineure, surtout quand on regarde dans le détail : 3.010 accidents mortels ont été recensés l’an dernier dans lesquels 3.384 personnes sont décédées alors que 8.417 blessés graves ont été enregistrés pendant la même période.
Le Maroc pose ses espoirs cependant sur la réalisation des objectifs de la stratégie nationale de la sécurité routière 2017-2026 qui vise à réduire de 25% le nombre de morts dans les accidents de circulation à l’horizon 2021 et de 50% à l’horizon 2026.
De plus, “les accidents de la route peuvent entraîner des coûts économiques considérables qui ne sont tout de même que la partie visible de l’iceberg”, indique à la MAP, Siham Ikhmim, professeur agrégée des sciences économiques et juridiques. En effet, les coûts variables des soins selon la gravité de l’accident et le besoin du conducteur à des médicaments et du temps nécessaire pour se rétablir physiquement et mentalement, sont les premiers coûts à prendre en charge par la société qui doit de même supporter le lourd fardeau des décès et des blessures, poursuit-elle. S’ajoute à cela, des coûts des prestations de la sécurité sociale qui sont complémentaires et conséquents pour les entreprises et l’État, et la rémunération des accidentés par le biais des assurances, pouvant susciter des coûts de primes plus élevés.
Pour l’enseignante-chercheuse à l’Université Hassan II de Mohammedia, sans des mesures appropriées à long terme, les accidents de la route risquent de représenter des facteurs majeurs de pauvreté des familles et devenir le principal contributeur à la charge mondiale de morbidité, en plus d’être des problèmes de santé publique majeurs.