Le Maroc mise désormais sur un gouvernement adossé à une architecture gouvernementale rationalisée et moderne

La liste du nouveau gouvernement, tant attendue,a été dévoilée au grand public aujourd’hui. En effet, le Monarque a reçu le Chef du gouvernement ainsi que les nouveaux membres du gouvernement dans sa nouvelle mouture après restructuration de l’architecture gouvernementale à la Salle du Trône au Palais Royal de Rabat.

Après 72 jours d’attente, la composition du nouveau gouvernement a été dévoilée. Il s’agit d’un gouvernement très resserré, recentré mais surtout adossé à une architecture gouvernementale rationalisée et moderne.

Le format de ce nouveau gouvernement est, sans aucun doute, un format inédit qui représente un acquis pour l’expérience politique et démocratique marocaine. C’est un gouvernement politique, renforcé par une ouverture intelligente sur les compétences. Le cadre constitutionnel a été respecté, le remaniement ayant renforcé la pratique démocratique marocaine et le rôle politique des partis.

Par ailleurs, ce remaniement devra donner un nouveau souffle à l’action du gouvernement qui doit mettre au point des actions qui vont de pair avec l’ensemble des orientations royales. Aujourd’hui, cette nouvelle équipe est appelée à agir avec efficacité et en parfaite cohérence, sans couacs ni surenchères politiciennes, au service des chantiers prioritaires du Royaume et des attentes des citoyens. C’est dans le même esprit qu’il faudrait lire l’injonction royale en Conseil des ministres exhortant les membres du gouvernement à faire preuve de mobilisation et de responsabilité, en vue des résultats concrets.

Ce remaniement ministériel fait, en effet, preuve de resserrement de l’organigramme gouvernemental. Ainsi, l’effectif du gouvernement a été réduit du tiers ce qui représente un acte fort de rationalisation de l’action publique et un message clair pour se centrer sur les dossiers prioritaires et favoriser la convergence et les complémentarités. Il s’agit d’une équipe plus soudée par rapport à la multiplicité des départements qui était source d’interférence et de dispersions auparavant dans les anciens gouvernements.

Ce resserrement permettra de gagner en cohérence et en lisibilité de l’action du gouvernement ainsi que de clarifier les responsabilités étant donné qu’il n’y a que des ministres pleins et 4 ministres délégués. Cet organigramme, qui a supprimé les redondances et les interférences, mise sur le fait de favoriser les économies.

Aujourd’hui, un seul ministère s’occupera des secteurs de l’économie, des finances et de la réforme de l’administration. Cette décision est due au fait que ces deux départements fusionnés ont plusieurs dossiers structurants en commun, à savoir la réforme de la fonction publique, la réforme des établissements publics, le déploiement efficace de la loi organique des finances qui est centrée sur une logique de gestion par les résultats et d’évaluation des performances. De plus, le ministère de l’Economie et des Finances constituera un levier puissant pour l’accélération des chantiers de la modernisation de l’administration.

Dans la même optique, le regroupement de la « culture » et de la « jeunesse et sports », renforce la complémentarité évidente de ces deux secteurs, eu égard aux mêmes cibles et aux instruments communs d’intervention notamment à l’échelle territoriale.

Quant à la dissolution de l’actuel ministère délégué aux Affaires générales et à la Gouvernance, elle a été effectuée par souci de rationalisation, de responsabilisation et de lisibilité. En effet, les attributions, hétéroclites et parfois floues, confiées avec le temps à ce département vont revenir aux ministères dont elles relevaient auparavant, à savoir le ministère de l’Economie et des Finances et le ministère du Commerce.

Deux ministères n’existent plus dans cet organigramme gouvernemental : ceux de « la Communication » et des « Relations avec la Société civile ». Un retrait qui traduit un acte de modernité et d’alignement sur les pratiques ayant cours dans les pays avancés. Ce sont des autorités et des conseils indépendants qui en ont globalement la charge. En particulier pour « la société civile », ainsi, l’installation du Conseil consultatif de la jeunesse et de l’action associative est attendue.

La jonction de « l’économie verte » avec « l’industrie » démontre clairement cette volonté d’en faire un levier effectif d’innovation et de création de valeur et non seulement un slogan sans déclinaison industrielle et économique. Ainsi, le potentiel et les complémentarités sont évidents avec les chantiers de l’industrie, des services et du numérique, ainsi que le relève le dernier rapport du CESE.

En ce qui concerne la disparition de l’intitulé « investissement », il faut savoir que la promotion de l’investissement reste dans les attributions du même ministère. Mais s’agissant d’une question transversale et vu la création d’organismes dédiés, à l’instar de l’AMDIE (Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations), des Centres Régionaux d’Investissement (CRI) ainsi que de la Commission interministérielle des investissements, il a été jugé utile d’alléger l’intitulé du ministère pour des considérations pratiques.

Ainsi, les profils des nouveaux ministres constituent un mix entre « expérience » et « fraîcheur », entre « profils à expérience avérée » et « profils prometteurs » dans des secteurs où le besoin de solutions nouvelles comme dans le tourisme, se fait pressant.

Pour rappel, le nouveau gouvernement, Othmani II, sera installé pour une période de deux années au maximum avant les élections législatives, communales et régionales de 2021, une période marquée par la recherche d’un nouveau modèle de développement qui vise principalement à réduire les inégalités sociales ainsi que la mise à niveau des prestations publiques telles que l’éducation, la santé ou le transport.

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