Le Maroc inaugure deux stations de production d’alevins grâce à des fonds européens et africains

Le Maroc a consacré 36 millions de dirhams (environ 3,5 millions d’euros) à la création de deux stations de production d’alevins dans les provinces de Jerada et d’Al-Haouz. Ce projet, porté par l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF, officiel), vise à repeupler les réservoirs d’eau douce, à préserver les espèces locales et à encourager l’emploi, d’après la feuille de route annoncée.

Des centres d’élevage et de recherche

Ces installations ne se limiteront pas à l’élevage de poissons destinés au repeuplement. Elles serviront aussi de pôles de formation et d’expérimentation scientifique pour accompagner l’essor de l’aquaculture et améliorer les pratiques du secteur, explique Badr Laamiri, responsable de la pêche continentale et de l’aquaculture à l’ANEF. Les stations concentreront leurs efforts sur les poissons d’eau chaude, en particulier le tilapia, espèce appréciée pour sa résistance aux températures élevées et sa capacité d’adaptation.

Le projet a bénéficié d’un soutien financier d’organismes internationaux. La Banque européenne d’investissement (BEI) participe à hauteur de 17 millions de dirhams (1,6 million d’euros) pour la station de Jerada, tandis que la Banque africaine de développement (BAD) apporte 19 millions de dirhams (1,8 million d’euros) pour celle d’Al-Haouz. L’annonce de ces chantiers a été faite lors d’une réunion du Conseil national de la pêche continentale et de l’aquaculture, instance créée en 2024 pour assurer la coordination et la pérennité du secteur.

Un secteur en plein essor

D’après Abderrahim El Houmi, directeur de l’ANEF, ces stations permettront d’améliorer la présence de poissons dans les 140 réservoirs d’eau douce du pays, qui font régulièrement l’objet d’un repeuplement. En 2024, 51 d’entre eux ont été alimentés en espèces adaptées à leur écosystème.

Durant la saison 2024-2025, les installations de l’ANEF ont produit 27 millions d’alevins. De son côté, le secteur privé a mis sur le marché 1 300 tonnes de poissons d’eau chaude. À ce jour, dix entreprises spécialisées opèrent au Maroc avec un intérêt particulier pour l’élevage de la truite et du tilapia. L’aquaculture emploie 120 personnes en contrat permanent et génère 46 000 journées de travail saisonnières.

Rabat cherche aussi à introduire l’élevage piscicole dans les régions arides, notamment à Jerada où l’ANEF a lancé un programme d’élevage en bassins d’irrigation agricole. Ce projet entend renforcer la sécurité alimentaire et à optimiser l’utilisation de l’eau en milieu désertique.

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