Lors d’une conférence de presse tenue en marge des réunions de printemps 2025 du Fonds monétaire international (FMI) et du Groupe de la Banque mondiale (GBM), le FMI a souligné ce qu’il appelle l’exemplarité de certaines réformes budgétaires menées à travers le monde, citant le Maroc pour sa gestion méthodique de l’ajustement des prix des carburants.
Vitor Gaspar, directeur du département des affaires budgétaires du FMI, a évoqué les efforts du Royaume chérifien, qui a procédé en février 2025 à une hausse de 20 % des prix des combustibles pour répondre aux pressions budgétaires tout en préparant graduellement les citoyens à l’abandon des subventions. Cette démarche, articulée autour d’une communication transparente et d’une sensibilisation progressive, a permis de réduire les tensions sociales, selon M. Gaspar.
Le rapport d’avril du FMI, intitulé Moniteur budgétaire, met en garde contre la montée de l’endettement public mondial, qui devrait atteindre 100 % du PIB d’ici la fin de la décennie, dépassant les niveaux observés pendant la pandémie. Cette situation, combinée à la lenteur de la croissance et à l’augmentation des coûts d’emprunt, réduit la marge de manœuvre des gouvernements.
Les subventions énergétiques, qui absorbent en moyenne 1,5 % du PIB dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, représentent une ponction budgétaire souvent supérieure à celle consacrée aux dépenses sociales en faveur des populations les plus vulnérables. Dans ce contexte, M. Gaspar a évoqué l’exemple de la Colombie, qui a étalé sur deux ans la révision des prix de l’essence, permettant de renforcer la confiance des citoyens dans le processus de réforme.
Le FMI a exhorté les gouvernements, dont celui du Ghana et d’autres nations en cours de réformes, à adopter des stratégies similaires pour surmonter les résistances sociales. «Il est impératif de démontrer que ces ajustements, bien qu’exigeants à court terme, sont porteurs d’une stabilité financière accrue et d’une amélioration des services publics à long terme», a déclaré M. Gaspar.
Face aux défis posés par l’endettement élevé, le FMI a recommandé aux États de renforcer leur résilience budgétaire, notamment par la réduction des déficits, l’accumulation de marges de sécurité financières et la stimulation d’une croissance durable, afin de mieux répondre aux arbitrages complexes auxquels ils sont confrontés.