Le départ de Michelin du marché algérien pourrait être interprété comme une conséquence indirecte de la dégradation des relations franco-algériennes, au-delà des seules considérations industrielles et commerciales.
Après plus de soixante ans de présence en Algérie, le groupe Michelin a décidé un terme définitif à ses activités dans le pays. Le manufacturier français ne parvient plus à obtenir les autorisations d’importation nécessaires à la commercialisation de ses pneumatiques. Depuis une décennie, Michelin opérait en Algérie sous un modèle exclusivement établi sur l’importation et la distribution de pneus produits dans ses usines à l’étranger, notamment en France. Or, ce modèle s’est heurté à de nouvelles orientations économiques du gouvernement algérien, qui a limité drastiquement l’accès aux licences d’importation aux industriels français depuis juillet 2024, a appris Barlamane.com de sources autorisées.
En dépit de multiples démarches administratives, Michelin n’a pas obtenu les agréments indispensables pour poursuivre ses ventes. Face à cette impasse, le groupe a décidé de se retirer totalement du marché algérien, faisant les frais de l’offensive du régime d’Abdelmadjid Tebboune contre les intérêts français en Algérie.
Cette décision survient quelques heures après qu’Alger, dans une nouvelle démarche antifrançaise, a adopté un texte de loi sur la gestion des déchets, lequel inscrit l’obligation pour la France de décontaminer le Sahara algérien des conséquences des essais nucléaires menés «pendant la période coloniale».
La France «doit assumer pleinement ses responsabilités historiques, morales et juridiques dans l’élimination de ces déchets radioactifs et reconnaître l’énorme préjudice qu’il a causé à notre pays et aux populations d’Adrar, de Reggane, d’In Ekker et d’autres régions», a déclaré le gouvernement après l’adoption de la loi par le Conseil de la nation (Sénat), jeudi 24 janvier.