Le Maroc se précipite pour intensifier les tests de dépistage du coronavirus en utilisant une technologie fondée sur la réaction en chaîne de la polymérase (PCR) ou des kits du laboratoire Roche.
On parle, partout, de l’exception marocaine face à l’épidémie du nouveau coronavirus. «Tester, tester, tester» a été le mantra répété à maintes reprises par le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Les tests diagnostics qui identifient la contamination au coronavirus sont d’une importance vitale pour les efforts de santé publique, et pas uniquement pour endiguer le danger de l’épidémie. Des tests diagnostiques du coronavirus SARS-CoV-2 généralisés, ainsi que l’isolement des personnes infectées, la mise en quarantaine de leurs contacts, semblent avoir été essentiels dans la doctrine marocaine pour juguler la propagation du virus.
Au Maroc, le déploiement des tests PCR contre les coronavirus a été largement attribué à une combinaison de règles strictes visant à garantir leur fiabilité. «Nous avons reconnu très tôt la maladie ici : nous avançons sans cesse en matière de diagnostic, de détection», a-t-on affirmé.
Ce critère, associé au maillage territorial concentré de laboratoires qui détectent le nombre de cas positifs encore maîtrisé – aurait permis aux docteurs de mieux contrôler la maladie et d’assigner en quarantaine les cas les plus à risque. Le Maroc a depuis consolidé son système de surveillance sanitaire, ce qui lui a permis de certifier rapidement les premiers kits de test lors de l’apparition du Covid-19 (fin février) et d’élever sa capacité à des centaines de tests quotidiens. Toutefois, les tests de la société américaine de diagnostic moléculaire Cepheid seront utilisés dans les hôpitaux marocains dès avril, a appris Barlamane.com.
Se faire dépister au Maroc reste délicat mais, selon plusieurs témoignages, plus simple que dans d’autres pays : l’apparition de symptômes doublée au contact avec un cas confirmé ou une personne revenant d’un foyer de l’épidémie ou d’une zone à risque suffisent. Actuellement, les kits de tests certifiés par les autorités marocaines sont distribués par le laboratoire Roche.
Trois laboratoires ont reçu l’approbation du département de la santé publique pour effectuer des tests. L’Institut national d’hygiène de Rabat, l’Institut Pasteur du Maroc et le laboratoire de l’hôpital d’instruction militaire Mohammed V de Rabat, qui a lancé des pratiques de dépistages accentuées. La PCR est le test le plus couramment utilisé au Maroc et dans le monde pour diagnostiquer le coronavirus car il est très précis. Chaque test prend environ 4 à 5 heures une fois qu’un échantillon arrive chez un laboratoire de test centralisé, avec le temps partagé entre la préparation de l’échantillon et le test PCR réel. L’obtention d’un résultat peut prendre de 2 à 4 jours. Les différentes équipes travaillent aux côtés d’agents de détection et de prévention des maladies du ministère de la santé.
Rappelons que les PCR s’appuient sur la recherche du génome contrairement aux kits de dépistages -comme ceux de Corée du Sud qui donnent un résultat au bout de 10 minutes- et qui sont des recherches d’antigènes. Certes efficaces, vu les résultats dans ce pays, mais la recherche du génome est plus précise.
La plupart des tests PCR pour le nouveau coronavirus sont entrepris à l’aide de machines automatisées coûteuses qui effectuent de nombreux tests à la fois. L’institut Pasteur, par exemple, a reçu l’approbation pour commencer des tests liés au coronavirus, en proposant des kits de dépistage qui livrent leur verdict en 5 heures, et qui permettent d’avoir une meilleure représentation de la propagation de la maladie. A l’instar de plusieurs pays, les premiers Marocains infectés sont revenus dans le pays après avoir été contaminés lors d’un séjour en Europe.
Toutefois, la mise au point des tests de dépistage du coronavirus et la limitation du dispositif de dépistage à une petite portion de la population ne peut être sans conséquences, alertent plusieurs experts sanitaires. Ils pointent, néanmoins, le risque des patients qui se précipitent dans les centres de soin, pouvant surcharger des installations.
La situation épidémique reste controlée au Maroc (143 cas, 4 décès, 5 guérisons) et les autorités poussent la population à ne pas négliger les mesures de prévention nécessaires.