Le Maroc vit une situation conjoncturelle très chahutée, marquée par des incertitudes d’évolution de la croissance économique, du marché du travail et des finances publiques au cours de l’année 2020. Les perspectives de prévision pour l’économie nationale élaborée restent tributaires aux trajectoires budgétaires et aux aléas fiscaux.
Le Maroc a émis une obligation internationale d’un milliard d’euros, a annoncé vendredi le ministère des Finances, à un taux d’intérêt de 1,5% et à échéance dans 12 ans. Le Royaume a dû faire appel à l’aide extérieure et à des prêts d’institutions financières internationales pour couvrir ses besoins en devises et financer une partie des investissements intérieurs, soucieux d’écarter les menaces sur la solvabilité et les contrecoups de l’endettement public. Sauf que la dégradation du taux de couverture des dépenses globales par les recettes courantes est substantielle.
Le ministre des Finances, Mohamed Benchaaboun, a annoncé le 22 octobre que le pays émettrait une obligation internationale d’une valeur de 1 milliard de dollars. Malgré cela, le déficit budgétaire inspire des appréhensions en raison non seulement de son poids considérable, mais également de sa structure déformée. L’État a dû avoir recours par conséquent à l’emprunt, en raison de la tendance baissière des dépenses d’investissement qui affecte sensiblement les activités sociales et économiques, dans un contexte où la loi sur l’amnistie fiscale en cas de déclaration des revenus dissimulés, un moyen relativement contesté d’accroître les recettes publiques, reste objet de débat.
Le fait que le FMI a déclaré que le Maroc est éligible à une ligne de précaution et de liquidité témoigne de la fragilité structurelle de la position extérieure du Maroc ainsi que de ses finances publiques. Hors dons, le déficit extérieur courant (5,5 milliards de dirhams en remboursements qui compend 1,1 milliard d’intérêts) revêt un caractère de gravité. Les réserves en devises du Maroc ne couvrent en moyenne que moins de six mois d’importations de biens et services. L’octroi de dons colossaux auquel viennent s’ajouter des levées de fonds sur le marché financier international pour pouvoir couvrir surtout le paiement en devises des charges de la dette publique extérieure prouve pour sa part que le Maroc consacre l’assistanat financier comme un régime de gouvernance.
Mohamed Benchaâboun, dans ses différentes interventions, a évoqué de fortes disparités d’un département à l’autre. Elles sont beaucoup plus marquées s’agissant essentiellement des ministères sociaux ; la couverture des besoins d’éducation et de santé s’en ressent. Le ministre assure que le budget 2020 vise à créer 20.000 emplois et un déficit budgétaire de 3,5% du produit intérieur brut (PIB). Le pays espère une croissance économique de 3,7% en 2020, alors que les programmes de développement piétinent ainsi que l’orientation de politiques économiques, réduisant ainsi le bien-être de la nation. Le marché du travail et les évolutions de l’emploi continuent d’entretenir un processus haussier, atteignant 9,4% début novembre.
Le pays espère une croissance économique de 3,7% en 2020, alors que les programmes de développement piétinent ainsi que l’orientation de politiques économiques, réduisant ainsi le bien-être de la nation. Le marché du travail et les évolutions de l’emploi continuent d’entretenir un processus haussier, atteignant 9,4% début novembre.
Moody’s a attribué au Maroc une note Ba1 avec une perspective stable, tandis que S & P a relevé en octobre la perspective du Maroc de négative à stable, tout en maintenant sa note BBB. La question qui se pose, est comment l’État compte-t-il s’y prendre pour réussir à boucler le budget et résorber le déficit de la balance des opérations courantes ? L’interrogation n’est pas seulement pure forme. L’actuelle coalition au pouvoir peine à adopter des réformes structurelles et efficaces : réforme de l’administration, réforme du régime fiscal, réforme de la Caisse marocaine de retraite, rationalisation des dépenses publiques et des opérations d’appui budgétaire, amélioration de l’effectivité du système financier et du recouvrement des impôts, etc.. Pendant que la pression sur la consommation est de plus en plus grande. Beaucoup de mesures fiscales pèsent sur la dépense de consommation, dont la TVA par exemple, et visent leur alourdissement. L’impôt sur les sociétés, ou la cotisation minimale qui aggravent la situation de l’entreprise, comptent parmi ces mesures pesantes qui enrayeront la croissance.