En Afrique du Sud, l’ANC écarte définitivement Obed Bapela après sa visite retentissante au Maroc

L’éviction d’Obed Bapela du comité des relations internationales de l’ANC a confirmé la crispation persistante du parti sud-africain sur la question du Sahara. Son déplacement au Maroc et ses déclarations sur un rapprochement économique entre Pretoria et Rabat ont déclenché une vive réaction en interne.

L’ANC a procédé, mercredi 5 mars, à un remaniement de ses commissions internes, entérinant une série de nominations qui révèlent de nouveaux équilibres au sein du parti au pouvoir en Afrique du Sud. Parmi les changements notables figure l’éviction d’Obed Bapela de la direction du comité des relations internationales, une mise à l’écart qui semble directement liée à son déplacement très remarqué au Maroc.

Jusqu’alors vice-président de cette instance stratégique, M. Bapela a été remplacé sans explication officielle. Son départ intervient après qu’il eut affirmé représenter l’ANC lors d’une visite à Rabat, une déclaration immédiatement démentie par la direction du parti. L’ANC défend depuis longtemps une position intransigeante, désormais contestée, sur le Sahara.

Le remaniement a également consacré le maintien de Nomvula Mokonyane à la tête du comité des relations internationales, tandis que Supra Mahumapelo en devient le vice-président. Cette recomposition survient à quelques mois du prochain conseil général national de l’ANC, un rendez-vous déterminant pour l’orientation politique du parti et les luttes d’influence qui préfigurent la succession de Cyril Ramaphosa en 2027.

Bapela, l’éclaircie

En octobre 2024, Obed Bapela, alors vice-président du comité des relations internationales de l’ANC, s’était rendu à Rabat où il avait rencontré le ministre marocain des affaires étrangères, Nasser Bourita. À l’issue de ces entretiens, il avait plaidé pour un approfondissement des liens économiques entre les deux pays, encourageant les entreprises marocaines à investir en Afrique du Sud. Il s’était également félicité du retour du Maroc au sein de l’Union africaine, estimant que cet espace multilatéral offrait des perspectives de coopération face aux défis du continent.

L’ancien vice-président du comité des relations internationales avait également rappelé, lors de son déplacement, le rôle du Maroc dans le soutien à la lutte anti-apartheid et le voyage de Nelson Mandela à Rabat en 1994 pour exprimer sa reconnaissance. Une évocation qui tranche avec la ligne dure adoptée ces dernières années par l’ANC sur ce dossier.

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