El Habib Choubani, lâché par les siens, s’empêtre dans l’inconnu

L’ambiguïté qui règne au sein du Conseil de la région de Drâa-Tafilalet, source de polémiques entre majorité et opposition, a fini par altérer le débat démocratique. Projets suspendus, budget non voté, instances fragmentées et interminables ajournements des sessions de l’appareil.

L’équipe du Parti de la justice et du dévéloppement, PJD, du Conseil de la région du Draa-Tafilalet lâche Lahbib Choubani. En décidant de boycotter de la session extraordinaire du Conseil de la ville de Draâ Tafilelt et de voter contre le budget 2020, Choubani se trouve esseulé, obligé à composer avec des élus qui, dans la plupart des cas, le vouent aux gémonies.

«Les frères» remettent en cause la gestion du Choubani, dénonçant «des pressions et des interventions étrangères» visant à démanteler la majorité et à les déstabiliser». Les membres du PJD ont expliqué que cette décision «envoie un message clair à tous ceux qui sont concernés», destinée à ne pas contribuer à «la légitimité d’une scène artificielle et opaque, où l’opposition, guidée par des considérations politiciennes refuse d’appliquer les rendus de la justice».

«Les instances du conseil de la région se trouvent donc diminuées, et l’opposition, au lieu de délibérer sur les affaires soumises aux structures de concertation, l’opposition a refusé de discuter le rapport régional sur l’emploi et la formation, au mépris des préoccupations de la jeunesse de la région et aux efforts déployés par toutes les institutions de l’État et la société pour préparer le débat national sur l’emploi et la formation», tonne les conseillers du PJD.

Le budget de la ville de Draâ-Tafilelt, instrument de démocratie participative locale et enjeu central des politiques publiques, rencontre de graves difficultés dans son élaboration. Dans un contexte régional marqué par des luttes intestines et de fortes inégalités sociales et spatiales, El Habib Choubani et l’opposition s’embourbent dans des confrontations infinies qui retardent la mise en œuvre de chantiers en faveur d’une région parmi les moins pourvues d’infrastructures urbaines et des groupes sociaux les plus désavantagés.

La gestion publique locale  de Choubani est critiquée par l’opposition à cause de l’existence de règles formelles favorisant la justice sociale et la bonne répartition des ressources.

Dans le même contexte, les conseillers du Mouvement populaire (MP) ont, à leur tour, suspendu leur participation à la session extraordinaire, exprimant son rejet de ce qu’ils ont qualifié de «rivalité politique sur fond d’une controverse juridique stérile», qui a eu un poids négatif sur le fonctionnement normal du conseil, ainsi que sur ses missions et l’exercice de ses fonctions juridiquement définies.

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