Drame de Taroudant : le 15 juillet, les responsables sont interpellés sur la dangerosité du site, le 29 août, le Douar Tizert enterre et pleure ses victimes

Douar Tizert pleure ses 7 morts, une personne disparue et recense les grands dégâts matériels suite aux inondations d’hier soir emportant avec elles un terrain de football, qui a été bâti sur le lit d’un oued, avec l’assentiment des autorités locales. Pourtant les responsables du terrain de foot ont été questionnés sur le choix du site bien avant l’horrible drame.

Les funérailles des victimes se sont tenues aujourd’hui dans la douleur et le chagrin, les familles des victimes ainsi que des habitants de la région ont accompagné le cortège funèbre vers le cimetière où elles ont été inhumées.

https://youtu.be/xBt2p9xz3Y0

Le drame a suscité la colère et l’indignation de la toile, qui pointe la responsabilité de l’autorité qui aurait permis la construction du terrain au bord du lit de la rivière. Des informations locales révèlent que l’autorisation pour ce terrain est l’initiative d’une association du douar a été délivrée par la commune. D’autres informations divulguées laissent croire que ce terrain a fait l’objet d’un marché public. La vérité reste à établir. Mais deux questions demeurent :

La première a trait à l’illégalité de la construction. En effet, quelle autorité soucieuse de la sécurité des citoyens aurait délivré une autorisation pour une construction aussi dangereuse ? Le dahir n°1-16-113 du 10 août 2016 portant promulgation de la loi n°36-15 relative à l’eau, prévoit dans l’article 117 qu’il est «interdit d’établir, sans autorisation, dans les terrains submersibles, des digues, constructions et autres aménagements susceptibles de gêner l’écoulement des eaux d’inondation, sauf pour la protection des habitations et propriétés privées attenantes. L’agence du bassin hydraulique peut, si elle a été sollicitée, fournir l’assistance technique pour la réalisation des digues, constructions ou des aménagements autorisés».

La deuxième question a trait au peu de cas que des autorités locales ou responsables de projets font des citoyens quand ils les interpellent sur la chose publique ou d’intérêt général : Achnid Abderahman, originaire de la région où a eu lieu le drame, avait alerté notamment via Facebook, comme certains de ses concitoyens, en juillet dernier que “les averses, qui surviennent dans cette région montagneuse peuvent tout détruire sur leur passage” . Et ce, en interpellant les responsables du terrain de football sur les risques liés à la sécurité des personnes fréquentant ce site et également, sur leurs motivations d’un tel choix. Questions restés lettre morte et malheureusement aux conséquences bien réelles.

Pour rappel, Ce n’est pas le premier incident dû à de forts épisodes pluvieux signalé durant l’été. Dans la nuit du 24 au 25 juillet, des zones montagneuses de la province de d’Al Haouz ont été le théâtre de fortes averses orageuses provoquant un important éboulement et glissement de terrain. Prises au piège sous la boue et les roches, quinze personnes ont péri dans un véhicule de transport mixte.

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