Deux Franco-Marocains en détresse en mer tués par la marine algérienne : le déshonneur de Mustapha Baïtas

Si la loi internationale réclame qu’une assistance soit fournie à toute personne en détresse en mer «sans tenir compte de la nationalité ou du statut de cette personne, ni des circonstances dans lesquelles celle-ci a été trouvée», hier, devant les journalistes, Mustapha Baïtas a péché par médiocrité, par impréparation et par mépris.

Interrogé jeudi 31 août par la presse locale sur l’assassinat deux vacanciers franco-marocains par la marine algérienne à proximité des côtes marocaines, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baïtas, n’a émis aucun commentaire, se contentant de mentionner qu’il s’agit «d’une affaire qui relève de la compétence du pouvoir judiciaire». Une réaction impassible et réservée qui a choqué les internautes, reprochant au gouvernement d’ignorer son rôle comme force conservatrice.

La réalité, c’est que Mustapha Baïtas est un mauvais porte-parole qui ne peaufine point ses dossiers. Pourtant, au lieu de se condamner à une coupable inertie morale, la loi internationale est claire. L’obligation de prêter assistance en mer est inscrite à l’article 98, paragraphe 1, de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (1982): «Tout État exige du capitaine d’un navire battant son pavillon que … a) il prête assistance à quiconque est trouvé en péril en mer; b) il se porte aussi vite que possible au secours des personnes en détresse s’il est informé qu’elles ont besoin d’assistance, dans la mesure où l’on peut raisonnablement s’attendre qu’il agisse de la sorte» sachant que le devoir d’assistance en mer est un droit inaliénable et une obligation prévue par le droit international.   

Le paragraphe 2 de l’article 98 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer invite les États de faciliter «la création et le fonctionnement d’un service permanent de recherche et de sauvetage adéquat et efficace pour assurer la sécurité maritime et aérienne et, s’il y a lieu, [de collaborer] à cette fin avec leurs voisins dans le cadre d’arrangements régionaux». D’ailleurs, deux conventions de l’OMI (Organisation maritime internationale) énoncent les modalités de cette obligation : la Convention internationale de sur la recherche et le sauvetage en mer qui prône des «plans de secours en mer afin de coordonner entre les États le sauvetage des personnes en détresse», ainsi que la convention internationale pour la sauvegarde de la vie en mer, qui invite les États de s’assurer qu’une assistance soit fournie à toute personne en détresse en mer «sans tenir compte de la nationalité ou du statut de cette personne, ni des circonstances dans lesquelles celle-ci a été trouvée.»

Le gouvernement Akhannouch doit se garder d’un écueil dangereux : c’est le mépris des formes et de l’action vigoureuse à l’égard des affaires nationales. L’impuissance n’est jamais un moyen de sûreté. La marine algérienne a commis des cruautés illégales. Malheur au gouvernement qui, restant neutre entre les forfaits anciens et les forfaits nouveaux, ne se sert de son pouvoir que pour se maintenir dans un à-peu-près honteux, et tandis qu’il devrait réagir, ne pense qu’à exister !

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