Défaillances d’entreprises : plus de 113.000 entités grippées par la pandémie, le dernier délai de déclarations d’arrêt à la CNSS fixé au 3 avril

Le nouveau coronavirus laisse craindre une crise économique sans précédent. Le comité de veille économique a donc mis en oeuvre une batterie de mesures pour aider les entreprises à surmonter cette nouvelle crise, dont des indemnités forfaitaires mensuelles qui remplacent l’Indemnité pour perte d’emploi (IPE).

Le ministère de l’Emploi et de l’Insertion professionnelle a annoncé hier soir que le portail de la CNSS, destiné à recevoir les demandes d’arrêt de travail en raison des effets économiques du covid-19, a reçu 113.000 demandes d’entreprises, dont les gestionnaires ont comptabilisé plus de 700.000 déclarés à la Caisse.

Le nombre des bénéficiaires des indemnités forfaitaires mensuelles est appelé à augmenter d’ici le 3 avril. Il s’agit du dernier délai pour les employeurs affiliés à la Caisse afin d’effectuer les déclarations des travailleurs en arrêt temporaire en vue de bénéficier, avant le 6 avril, de l’indemnité forfaitaire de 1.000 dirhams au titre du mois de mars.

Au-delà de l’atonie de la conjoncture et de la baisse des carnets de commandes, c’est la pandémie du coronavirus qui frappe de plein fouet les entreprises au Maroc. En effet, plus de 113.000 entreprises subissent les répercussions du coronavirus. Chute du chiffre d’affaires, arrêt des entreprises, difficultés de production,  rupture d’approvisionnements, absences de salariés…, tel est l’impact de la crise épidémique sur les entreprises. De plus, les activités ont commencé à être affectées par le coronavirus durant le premier trimestre 2020, ce qui aura un impact négatif sur ses les bilans financiers des entreprises sur toute l’année 2020.  Par conséquent, la baisse des résultats nets sera ressentie dès l’arrêt des premiers bilans des entreprises en 2020.

Les arrêts d’activité provoqués par cette pandémie auront des effets néfastes sur la survie des entreprises. Ce qui risque de provoquer des défaillances d’entreprises en série, particulièrement des milliers de PME, de TPE et d’auto-entreprises opérant dans des secteurs qui pèsent lourd dans le PIB. Il est ainsi aujourd’hui nécessaire de restaurer la confiance et aider les entreprises en ce contexte difficile. Il est aussi question d’accélérer les paiements des décomptes et attachements liés à l’exécution des marchés et commandes publics, et simplifier la procédure de report de délais, en cas d’arrêt des chantiers ou de non-livraison des commandes. Il faut également rectifier la Loi de Finances 2020 en vue de retarder certaines dépenses d’investissement, de reporter, le cas échéant, le paiement de certaines échéances de la dette du trésor.

A noter qu’en tant qu’économie axée sur la consommation, le commerce et le tourisme, le Maroc pourrait connaître des pertes importantes en 2020. Jusqu’à présent, les principaux secteurs touchés sont le tourisme, l’automobile et le textile. Des risques d’approvisionnement au niveau du marché marocain en intrants importés et de baisse de la demande étrangère restent, néanmoins, envisageables. De plus, la crise pourrait impacter le commerce extérieur du Maroc qui représente 32% du PIB. Au niveau de la balance commerciale, un ralentissement des exportations reste aussi probable au vu de la perturbation des chaînes d’approvisionnement, de l’allongement des délais de traitement des dossiers et de la baisse de la demande étrangère adressée au Maroc.

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