Les débats nationaux commencent à porter davantage sur la nécessité d’un plan de relance en sortie de crise. Le plan d’urgence de l’Exécutif, les séquelles que laissera la pandémie de covid-19, mais aussi les dispositifs à mettre en place pour l’après-confinement sont parmi les sujets qui alimentent la toile.
Le Maroc n’est pas épargné par la nécessité de se remettre en question et de reconsidérer ses politiques. Le coronavirus a ouvert des perspectives inespérées et levé le voile sur la fragilité d’un grand nombre d’idées acquises, rapporte les inspirations économiques dans son édition du jour.
Le Royaume anticipe et passe à la relance économique de l’après-crise de la pandémie du covid-19. Car, si l’heure est à la sauvegarde des vies humaines, demain, il faut s’atteler au redressement des fondamentaux. A commencer par les réserves extérieures pour s’assurer l’approvisionnement en intrants et produits alimentaires. Celles-ci affichent pour le moment un niveau satisfaisant : 5,5 mois d’importations. Mais il y a risque qu’elles fondent sous l’effet de la contraction de la demande extérieure, indique l’économiste. L’Exécutif estime que le pays devrait recourir à tous les instruments financiers pour soutenir la reprise de l’économie nationale.
A cet effet, le Maroc a procédé hier à un tirage sur la LPL pour un montant équivalent à près de 3 milliards de dollars. Ce dernier est remboursable sur une période de 5 ans, avec une période de grâce de 3 ans. Le tirage sur la ligne de liquidité sera mis à la disposition de Bank Al-Maghrib et affecté essentiellement au financement de la balance des paiements. En outre, le Maroc doit également limiter l’impact de la crise économique et financière. Dans ce sens, des compromis doivent être trouvés. Et ce, afin de protéger les catégories vulnérables de la population, maintenir les entreprises à flot et préserver les secteurs économiques stratégiques. L’Exécutif doit aussi accélérer le chantier du Registre social unifié (RSU) qui n’a pas encore vu le jour.
Pour rappel, le Comité de veille économique (CVE) a adopté plusieurs mesures pour les entreprises et les salariés qui sont impactés par la crise provoquée par la pandémie du Covid-19. Sur le plan de la fiscalité, deux décisions importantes ont également été prises. Elles portent sur les entreprises dont le chiffre d’affaires de l’exercice 2019 est inférieur à 20 MDH, les contrôles fiscaux et les ATD (avis à tiers détenteur). Les entreprises précitées pourront, si elles le souhaitent, bénéficier d’un report du dépôt des déclarations fiscales jusqu’au 30 juin 2020. Les contrôles fiscaux sont également suspendus ainsi que les ATD jusqu’au 30 juin prochain. Le CVE a également promis une aide financière aux ménages opérant dans l’informel et en situation de perte d’emploi dans le contexte de l’état d’urgence dû à la crise épidémique. Cette aide concernera dans une première phase les personnes inscrites au Ramed. Dans une deuxième phase, les non-titulaires d’une carte Ramed vont pouvoir bénéficier de cette aide de subsistance directe.