Coronavirus : retenues sur les salaires publics, toutes échelles confondues, la solution de facilité d’El Othmani

Saadeddine El Othmani a annoncé dans une note que les agents de la fonction publique vont subir une retenue sur leur traitement, et qu’ils abandonnent au Trésor une partie du salaire pour abonder le fonds de solidarité dédié à la lutte contre le coronavirus. Une mesure qui interroge.

Officiellement, toutes les personnes travaillant dans la fonction publique seront assujetties envers la caisse anticoronavirus à une contribution forcée. «Trois jours de salaire étalés sur trois mois, soit le salaire d’une journée de travail prélevé des mois d’avril, mai et juin» a-t-on annoncé dans une note émanant du Chef du gouvernement. Ces retenues exercées sur les traitements et salaires des fonctionnaires de toutes les classes laissent perplexes, car ce sont des prélèvements obligatoires et non une cession volontaire. Certes, ils sont étalés sur trois mois, certes, le fonctionnaire peut estimer ainsi avoir fait un geste patriotique, mais ne fallait-il pas d’abord le concerter via les canaux normaux avant de lui imposer un prélèvement ? Les actes de dévouement contraint, semblent être une maxime islamiste bien établie.

Pour mémoire Barlamane.com avait précédemment appris que le gouvernement se réservait le droit d’établir une retenue par disposition ultérieure sur les salaires publics, avec l’assentiment de quelques syndicats, pour compléter les versements à la caisse coronavirus en cas d’insuffisance. N’y avait-il pas à prélever en priorité pour soutenir le pays, sur les primes des parlementaires et des hauts fonctionnaires ou les ponctionner entièrement comme cela avait été fait pour l’amende de Maroc Telecom par exemple ? Notamment à la veille du ramadan, et après que les foyers ont du investir dans du matériel informatique pour assurer le suivi pédagogique de leurs enfants et l’accomplissement de leur travail ? Il est à rappeler que la caisse de lutte contre le coronavirus est fondée avec les versements de toutes les générosités publiques et privées, volontaires.

Cette décision, poursuit le Chef du gouvernement, vient également en application de l’article 40 de la Constitution, en vertu duquel “tous supportent solidairement et proportionnellement à leurs moyens, les charges que requiert le développement du pays et celles résultant des calamités et des catastrophes naturelles”. C’est une chose certaine que ce fléau atteint plus les démunis, la classe moyenne, les employés enclavés et les individus vulnérables. Pourquoi viser dès maintenant les salaires des plus exposés sans les concerter ?

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