Coronavirus : l’inquiétude gagne les pays de l’Afrique subsaharienne

L’Afrique de plus en plus touchée par le nouveau coronavirus et doit “se préparer au pire” selon l’OMS. Une trentaine de pays du continent est désormais contaminée par le covid-19.

Si la propagation du virus en Afrique a été plus lente qu’en Asie ou en Europe, 34 pays africains ont cependant fait état au total de plus de 600 cas de contaminations. Dans le monde, on recense 220.000 cas d’infections et près de 9.000 morts, selon un décompte de Reuters.

A l’instar des autres pays, le Président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a annoncé la suspension jusqu’à nouvel ordre à partir de vendredi des vols en provenance de tous les pays à haut risque et du transit sur le territoire congolais, mais aussi le renforcement des mesures de sécurité aux frontières, dont la mise en quarantaine de tous les passagers à risque.

Seuls les avions et navires-cargos ainsi que d’autres moyens de transport du fret seront autorisés à accéder au territoire national et leur personnel sera soumis à des contrôles. Le Chef de l’Etat congolais a aussi annoncé la fermeture des écoles, des universités, des instituts d’enseignement supérieur publics comme privés, et la suspension de tout rassemblement de plusieurs personnes sur l’ensemble du territoire national à dater de jeudi 19 mars pour une durée de 4 semaines, plus particulièrement les activités dans les églises ou les bars, entre autres.

Le Niger, pays du Sahel parmi les pauvres du monde, a enregistré hier son premier cas de coronavirus. Il s’agit d’un homme arrivé à Niamey en provenance du Togo, en passant par le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Rappelons que le Niger a fermé mardi ses établissements d’enseignement, ses frontières terrestres avec ses sept voisins et les aéroports de Niamey et Zinder, situé au sud du Niger, afin d’éviter d’être touché par le virus. Madagascar prend les devants. Dès ce vendredi, toutes les liaisons aériennes avec le reste du monde seront suspendues. L’île redoute une crise sanitaire à laquelle elle ne pourrait pas faire face. 

Un premier cas d’une personne testée positive au coronavirus a été également enregistré hier au Tchad. Il s’agit d’un ressortissant marocain. Il vient de Douala au Cameroun. Soulignons que le gouvernement tchadien a annoncé lundi dernier que les aéroports seraient fermés à toutes les compagnies aériennes, à l’exception des cargos, pour une période de deux semaines à compter d’hier.

Au Cameroun, 13 personnes ont été infectées sur le territoire. À peine arrivés à l’aéroport de Douala, des passagers sont immédiatement transférés dans des hôtels pour être placés à l’isolement pendant au moins 14 jours. Mardi 17 mars, le gouvernement camerounais a annoncé des mesures drastiques pour lutter contre le coronavirus.

« Les frontières terrestres, aériennes et maritimes du Cameroun seront fermées. Tous les vols passagers en provenance de l’étranger seront suspendus à l’exception des vols cargo et des navires transportant des produits de consommation courante ainsi que des biens et matériels essentiels, dont les temps d’escale seront limités et encadrés », a déclaré le Premier ministre camerounais, Joseph Dion Ngute. En plus de la fermeture des frontières, le gouvernement camerounais a également décrété l’interdiction des rassemblements de plus de 50 personnes. Les écoles, lycées, collèges et universités sont désormais fermés. Et dès 18 h, les débits de boisson, restaurants et lieux de loisirs, ont l’obligation de fermer leurs portes.

L’espoir de voir l’Afrique épargnée par la pandémie de Covid-19 est en train de s’envoler. Début mars, seuls 3 cas ont été enregistrés en Algérie, au Nigeria et au Sénégal, si on exclut l’Égypte, durement touchée dès février, laissant croire à une exception continentale. Elle n’est plus. Depuis mercredi dernier, 30 des 54 États africains ont détecté des malades. Pour le Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, « le meilleur conseil à donner à l’Afrique est de se préparer au pire et de se préparer dès aujourd’hui », alors que les pays africains réagissent en ordre dispersé.

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