Coronavirus : les prix des carburants à la pompe, vont-il baisser de manière significative ?

Depuis l’éclatement de la crise du coronavirus, le prix du pétrole dégringole : le Brent et le WTI sont actuellement à leur niveau le plus bas depuis 2016. En principe, les prix à la pompe au Maroc, qui fait du cours du baril l’une des hypothèses de base pour ses prévisions de Loi de Finances, doivent baisser dans les jours à venir.

Les cours du pétrole ont enregistré hier leur pire séance depuis la première guerre du Golfe en 1991, chutant d’environ 25% à New York comme à Londres. Alors que cette chute devrait avoir des répercussions positives sur les prix du carburant, Houcine El Yamani, Secrétaire général du syndicat des salariés de la Samir, déclare à Barlamane.com/fr que la chute des cours de pétrole n’aura pas d’impact significatif sur les prix à la pompe au Maroc.

Le Secrétaire général du syndicat des salariés de la Samir indique que si le baril a baissé de plus de 27% à l’international depuis le premier janvier, les prix à la pompe n’ont baissé que de 9% sur la même période. D’après lui, il y a une entente sur les prix et sur la répartition des marchés entre les sociétés pétrolières. Il rappelle, dans ce cadre, que les trois principaux acteurs du secteur des carburants n’ont pas contesté les griefs de soupçons d’entente transmis par le Conseil de la concurrence. Il explique ainsi que ce sont les leaders du marché qui fixent les prix. « Alors que plusieurs citoyens s’attendaient aujourd’hui à une baisse significative des prix des carburants, voilà que les compagnies ont en décidé autrement. Les prix à la pompe n’ont pas reculé pendant que les prix à l’international sont en baisse », précise-t-il.

Houcine El Yamani regrette l’absence de mesures d’accompagnement pour réguler la concurrence dans le marché des carburants liquides et la position négative du gouvernement marocain en matière de renchérissement des prix des hydrocarbures. Il constate également des infractions au droit de la concurrence et à la liberté des prix au détriment des droits des consommateurs et du pouvoir d’achat des citoyens. Il déplore aussi l’absence de mesures d’accompagnement pour réguler la concurrence dans le marché des carburants liquides.

Dans ce contexte, le Secrétaire général du Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine du pétrole rappelle que depuis l’arrêt de la Samir, le Maroc n’importe plus de pétrole brut. Il se contente ainsi d’importer que des produits finis. « Malgré la tendance baissière qu’on constate, à chaque fois, au niveau du marché des produits finis, les prix à la pompe ne connaissent pas des baisses significatives. Les leaders se limitent uniquement à des révisions homéopathiques pour qu’ils puissent maintenir leurs gains », explique-t-il.

Il semble que les prix des carburants vendus dans les stations-service au Maroc poursuivent leur trend haussier puisque l’Exécutif n’a pas su juguler les forces en présence pour créer une vraie concurrence. Avec la fin des subventions sur les carburants en 2015, le secteur est tombé sous la loi sur la concurrence des prix. La fin de la subvention a engendré donc une libéralisation du marché : chaque distributeur fixe ses prix en fonction de l’offre et de la demande. Toutefois, les leaders du marché ont opté pour des pratiques concertées qui ont pour objet d’empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence sur le marché. Résultat : les prix ont flambé en raison de l’absence de toute loi pouvant encadrer les prix des carburants liquides.

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