Des quartiers populaires à Tanger et dans d’autres villes étaient tout entiers à une peste morale, qui a enfreint le respect du confinement réclamé par les autorités.
Alors que les autorités sanitaires proposent de grandes mesures de salubrité et des décisions contraignantes pour endiguer le coronavirus, un devin-guérisseur nommé Achraf El Hayani, était d’avis d’en appeler à la Providence, et de convoquer une foule compacte à une procession générale dans quelques quartiers de Tanger, dans la nuit du 21 au 22 mars. Selon plusieurs internautes et des médias locaux, il serait derrière l’appel qui a indigné sur une large échelle.
Alors que toute la population de la ville s’est mise en retraite, à la suite de la déclaration de l’état d’urgence sanitaire, les internautes ont dénoncé une démarche qui peut avoir de funestes conséquences ; puisqu’elle rompt d’indispensables mesures sanitaires. Tandis que la majorité s’était astreinte temporairement à une vie sédentaire et isolée pour vaincre le coronavirus, des dizaines de personnes sont venues en foule assister à cette cérémonie improvisée. Ces individus étaient mêlés, confondus, sans défense, et la contagion s’exercent surtout sur ces cas.
Pendant que le chiffre de la mortalité due au virus s’accroît dans une effrayante progression dans le monde, plusieurs voix appellent à interpeller cette foule de faux-dévots inconsidérés, pour la plupart des salafistes, qui ont traversé les rues tangéroises, sans craindre que l’agglomération organisée ne produise une recrudescence de l’épidémie (96 cas annoncés, 3 décès).
Entre ceux qui voient dans ce fléau une punition céleste à l’image du prédicateur radical Abdennaim, et entre ceux qui organisent des processions publiques pour obtenir d’en être préservés, la seule exhortation sensée n’a pas été observée : rester chez soi. La police a, par ailleurs, procédé des centaines de contrôles et verbalisations depuis le début du confinement, le 20 mars.