Dans le cadre de la thématique « l’Asie, comme horizon de pensée », l’Académie du Royaume du Maroc poursuit son cycle de conférences encadrées par d’éminents universitaires, scientifiques et intellectuels. A ce titre, l’Académie organise les 16 et 17 décembre des sessions d’études sur l’Empire du soleil levant.
Aujourd’hui, le Japon se positionne à la pointe de l’innovation technologique dans des domaines tels que l’optimisation des processus industriels, la robotique et la création de nouvelles technologies transversales. Le Japon s’intéresse particulièrement aux nanotechnologies et à l’avenir, comme les avions silencieux, les trains super balles, le développement durable, les nouveaux systèmes de gestion économique et environnementale, l’anticipation des risques tels que la prévision des tsunamis, les tremblements de terre et les accidents de centrales nucléaires.
Alors que le monde se tourne désormais vers l’Asie, le Japon se démarque particulièrement grâce à son rôle précurseur dans la transition réussie vers la modernité et aux choix qui ont permis au pays de s’adapter et d’intégrer les exigences d’une société moderne dotée de ses propres valeurs culturelles. À l’heure actuelle, le pays est incontestablement un acteur majeur de la montée en puissance de toute la zone Asie-Pacifique et occupe une position centrale sur la scène internationale.
Lors de la séance inaugurale, le Secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, Abdeljalil Lahjomri, a souligné que le but de la troisième séquence est de mettre en évidence la riche expérience du Japon afin de s’inspirer de sa réussite. L’un des premiers rôles de l’Académie du Royaume étant, de rapprocher les nations, privilégier la réflexion et profiter des expériences de celles qui modernisent leurs sociétés dans les domaines économique, culturel, politique, social et historique.
Pour sa part, Kiyomitsu Yui, professeur de sociologie à l’Université japonaise de Kobe, a indiqué que l’essor asiatique a joué un rôle prépondérant dans la croissance du Japon, qui se démarque aussi par sa « structure particulière » et sa position géopolitique. Le Japon peut être considéré comme « l’un des multiples exemples de modernisation asiatique », a-t-il relevé notant que l’expérience nippone, avant et après la deuxième guerre mondiale, lui a été bénéfique pour engager une réflexion de base et ainsi entamer sa propre transformation moderne et surtout rapide.
Dans le même contexte, Yamauchi Masayuki, professeur émérite à l’Université de Tokyo, a indiqué que le Japon « s’est auto-transformé » pour atteindre sa modernité et ses avancées actuelles, ajoutant que la situation géopolitique combinée à son système éducatif performant ont permis des avancées rapides en matière technologique et industrielle, nourrissant ainsi son attrait international. Pour le professeur émérite, les modèles et stratégies mis en place après la deuxième guerre mondiale, ont favorisé l’émergence d’une « culture stratégique sophistiquée », tout en mettant à contribution un « système stratégique parfait ».
De son côté, El Mostafa Rezrazi, professeur des relations internationales et directeur du Centre africain d’études asiatiques, a relevé que le Japon a toujours été un modèle d’inspiration de par son système et surtout l’image qu’il affiche en tant que pays développé, doté d’une capacité de conjuguer son authenticité à sa modernité historique. La révolution « moderniste » nippone a fait de l’histoire du monde, une des matières importantes et influentes dans ses programmes d’enseignement, a-t-il dit, ajoutant que le Japon est à la pointe de l’innovation technologique dans des domaines tels que l’optimisation des processus industriels et la création de technologie transversale.
Rappelons que l’Académie du Royaume du Maroc tient en mois de décembre courant sa 46ème session, qui se déroule en trois temps sous le thème : « L’Asie, comme horizon de pensée : expériences de modernisation et de développement à travers trois séquences la Chine, l’Inde et le Japon ». La première séquence de cette session s’est tenue les 9 et 10 décembre avec comme thème la Chine, alors que la deuxième séquence, qui s’est déroulée les 11 et 12 décembre, a été consacrée à l’Inde.
