Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a présidé, mercredi 23 avril à Rabat, une réunion de travail consacrée à la feuille de route pour l’emploi, un chantier présenté comme prioritaire mais dont la mise en œuvre concrète semble s’accélérer à l’approche des échéances électorales. Annoncée en grande pompe en février dernier, cette feuille de route fait désormais l’objet de réunions successives, dont celle-ci, rassemblant les représentants des ministères concernés.
La rencontre a permis, selon la communication officielle, de «passer en revue» les mesures prévues pour favoriser la création d’emplois, et d’annoncer la création de deux structures de suivi : un comité de pilotage et un comité ministériel pour l’emploi. Ces instances, censées étoffer la coordination interministérielle, traduisent surtout une volonté affichée d’occupation du terrain politique à un moment où le gouvernement cherche à appuyer son bilan.
Aziz Akhannouch a par ailleurs évoqué une évaluation régulière des actions engagées sans livrer de données précises sur les résultats obtenus jusqu’à présent, ni sur les obstacles structurels rencontrés. Il a rappelé l’enveloppe budgétaire de quinze milliards de dirhams allouée au programme tout en appelant à une mobilisation renforcée des différents acteurs.
Le ministre de l’inclusion économique, Younes Sekkouri, a pour sa part insisté sur la nécessité d’une meilleure articulation entre investissement et emploi, soulignant que «tout acte d’investissement doit déboucher sur la création d’emplois durables.» Il a reconnu que la traduction effective des projets reste entravée par des contraintes administratives et des exigences réglementaires, que le gouvernement promet désormais de revoir.
Quant au ministre de l’industrie, Ryad Mezzour, il a défendu l’idée d’un suivi «rigoureux» des mesures arrêtées, tout en réaffirmant la mobilisation de l’ensemble des départements concernés. Mais au-delà des intentions répétées, cette mobilisation tardive, à quelques mois seulement des législatives, interroge sur la sincérité et la portée réelle d’un dispositif qui peine encore à convaincre sur le terrain.