À Salé, arrestation du fils du guide spirituel de la Jamaâ Al Adl Wal Ihssane, le mouvement chipote sur la procédure

Dans des publications sur les réseaux sociaux dont le contenu attaque directement les autorités, Yasser Abbadi, fils de Mohamed Abbadi, dénonce «l’injustice» et «l’arbitraire» dans les mesures étatiques de lutte contre le coronavirus, tout en diffusant de fausses informations.

Yasser Abbadi, fils du guide d’Al Adl Wal Ihssane, la confrérie islamiste à tonalité politique- non autorisée, mais tolérée-, a été arrêté jeudi 2 avril à son domicile dans la ville de Salé. Il est soupçonné d’avoir publié des critiques et des commentaires outrageants sur l’entrée en vigueur de mesures restrictives pour lutter contre l’épidémie due au coronavirus.

Diffusé ce 3 avril, un communiqué du mouvement fustige l’interpellation du fils de Mohamed Abbadi, embarqué par «une force policière». Selon les sources de Barlamane.com, le jeune homme a été arrêté par 4 éléments de l’ordre seulement. Le gouvernement, qui a instauré un «état d’urgence sanitaire» pour endiguer l’épisode viral et légiféré pour notamment assister entreprises et particuliers, était cible des attaques récurrentes du trentenaire.

Yassir Abbadi dénonçait à répétition les dispositions d’exception qui ont été mises en œuvre depuis le 20 mars. Il est soupçonné de «dénonciation calomnieuse», «outrage sur personnes dépositaires de l’autorité publique» et «injure» à caractère terroriste et d’avoir tenu des propos «portant atteinte aux institutions de l’Etat» et d’avoir diffusé «de fausses informations». Dans le contexte de la lutte contre la propagation de la pandémie, les sanctions des contrevenants à l’état d’urgence sanitaire ont été renforcées, jusqu’à trois mois de prison et/ou des amendes allant jusqu’à 1.300 dirhams. Le Maroc a également déployé les forces de l’ordre pour contrôler les déplacements dérogatoires de la population et le respect du confinement. Les mouvements inter-urbains, eux, restent autorisés sous conditions.

Les rares contrôles policiers abusifs pour faire respecter le confinement ainsi que les incidents répertoriés, qui ont essentiellement lieu en périphérie des grandes villes, font l’objet d’une enquête.

Pour rappel, le nombre officiel de cas positifs au coronavirus déclarés au Maroc a atteint le nombre de 435 vendredi, avec 47 décès et 49 rémissions. Le pays compte trois centres de dépistage publics auxquels s’ajoutent l’hôpital Cheikh Zayed de Rabat et l’hôpital Cheikh Khalifa de Casablanca. Le Maroc dispose de 1.642 lits en réanimation, en plus de 70 lits dans les structures médicales militaires et 132 dans les établissements d’intérêt général. Hier, 16 tentes sanitaires d’une capacité de 160 lits ont été dressées en plus, par le deuxième hôpital militaire de campagne de Benslimane.

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