À Martil, les Azaitar font la loi

Résidence polémique, résidence «débranchée». Les très sulfureux Azaitar, qui construisent un pôle résidentiel très contesté à Martil, ont échoué à obtenir l’aval de la société Amendis du groupe Vivendi, qui assure les services d’eau potable et d’assainissement dans la ville, afin d’alimenter leur projet en eau et en électricité. Faute d’autorisations valables.

À s’en tenir aux effets d’annonce, le «mégaprojet» des Azaitar, en cours de construction sur le littoral de Tamuda Bay, entre Tétouan et Fnideq, est une bombe à retardement. Accusations d’atteintes au domaine public maritime, soupçons de «naviguer» dans les méandres flous de la dérogation — par rapport aux documents et règlements d’urbanisme —, dans l’une des régions touristiques les plus importantes du Maroc. Mais aussi l’aspect de ces constructions, diffus sur le plan spatial, où les normes d’urbanisme sont particulièrement contraignantes. Puis, la question qui fâche : qui a accordé à la fratrie le foncier sur lequel leur projet sera bâti ?

Ce lundi, les sources de Barlamane.com affirment qu’Amandis a refusé le raccordement à l’eau et à l’électricité du pôle résidentiel des frères. La raison ? Tout propriétaire qui désire être raccordé aux réseaux d’eau et d’électricité doit fournir au préalable une autorisation. Or, les Azaitar veulent se faire servir sans obtenir les autorisations nécessaires. Et, surprise: on parle de pression exercée sur AMENDIS, par une autorité locale pour servie les Azaitar. Pour le moment, aucune information n’a filtré sur le relevé foncier relatif à ce projet, situé sur un littoral soumis à une forte pression anthropique. Aucune information également sur la parcelle de terrain sur laquelle il sera édifié ainsi que ses réelles dimensions.

Toujours selon nos informations, les frères turbulents veulent faire aboutir leur projet dans des délais d’élaboration et de lancement relativement brefs, ce qui inquiète les acteurs publics, conscients du fait de sa complexité intrinsèque et des enjeux (urbanistiques mais aussi sociaux et politiques) : le pôle résidentiel est à deux pieds de Sebta, où les assauts d’immigrants sont un enjeu crucial. Ils dénoncent également un «traitement différencié, inégalitaire, appliqué à des personnes sur la base de critères variables», tandis que d’autres investisseurs doivent montrer patte blanche pour ériger leurs projets.

À Salé, le trio a battu le record des infractions : non-respect des prescriptions d’un permis de construire, extension sans nouveau permis de construire, travaux d’agrandissement non annoncés, etc. À Martil, c’est surtout un dossier politiquement sensible car il touche un espace littoral très convoité, où le respect des lois et la capacité des acteurs publics à faire respecter les règles sont importantes. Le projet problématique des Azaitar interroge de manière emblématique l’évolution de l’occupation de Tamouda Bay sur le temps long, le rapport des frères à la norme et le jeu des acteurs institutionnels et privés.

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