Une écrasante majorité de Français, soit 81 %, se déclare favorable à l’instauration de sanctions économiques à l’encontre de l’Algérie si cette dernière refuse de reprendre ses ressortissants expulsés du territoire français, selon un sondage réalisé par l’institut CSA pour CNews, Europe 1 et Le Journal du Dimanche.
L’enquête, dont les résultats ont été publiés vendredi 31 janvier, révèle une nette adhésion de l’opinion publique à des mesures de rétorsion telles que l’augmentation des droits de douane, spécifiquement mentionnée dans le libellé des questions posées aux sondés. Ce soutien massif s’inscrit dans un contexte de tensions récurrentes entre Paris et Alger sur la question migratoire, particulièrement en ce qui concerne l’octroi de laissez-passer consulaires, condition indispensable à la reconduite des ressortissants en situation irrégulière.
Ce positionnement de l’opinion française pourrait être perçu comme un écho aux méthodes musclées adoptées par certains dirigeants internationaux, à l’instar de l’ancien président américain Donald Trump, qui avait imposé des sanctions tarifaires à la Colombie pour contraindre Bogotá à reprendre ses ressortissants expulsés des États-Unis. Ce précédent semble avoir marqué les esprits, illustrant l’efficacité perçue de telles pressions économiques dans la gestion des contentieux migratoires.
Le dossier des expulsions et des accords de réadmission constitue depuis plusieurs années un point de friction entre la France et l’Algérie. En 2021, le gouvernement français avait déjà durci le ton en réduisant drastiquement le nombre de visas accordés aux ressortissants algériens, invoquant la «mauvaise coopération» de cet État en matière de réadmission de ses citoyens en situation irrégulière.
Méthodologie du sondage : L’étude a été réalisée par l’institut CSA auprès d’un échantillon représentatif de la population française adulte, selon la méthode des quotas.